La frontière franco-italienne traverse le village d'Assola dont les habitants sont ainsi ou français ou italiens. Et la frontière a poussé la fantaisie jusqu'à couper en deux l'auberge du village, l'endroit-même où est né le zélé douanier français Ferdinand...mais du côté italien, comme le lui apprend son ennemi intime, le contrebandier Guiseppe (Toto). Détail qu'on pourrait juger insignifiant s'il n'installait pas le sujet du film sous la forme d'un imbroglio administratif inextricable.
"La loi, c'est la loi", et cette devise se retourne contre Ferdinand. Les auteurs de la comédie poussent jusqu'à l'absurde une situation évoluant au rythme d'incessants rebondissements qu'on qualifiera d'administratifs qui font tour à tour ou simultanément de Ferdinand un apatride ou un imposteur, un déserteur ou un époux bigame.
A vrai dire, et parce que la mise en scène de Christian-Jaque n'est pas très subtile, cette succession de péripéties réglementaires s'enlisent dans la farce et le concept fait long feu. D'autant plus que Fernandel et Toto (dont les personnages sont liés par une inimitié de façade, un peu à la façon de Don Camillo et Peponne) font un concours de cabotinage. De caustique et impertinente au début, la comédie donne ensuite dans la caricature pas très digeste.