Film de flic, catégorie duel de durs à cuire. Quatre qualités font de ce film autre chose qu’un énième film du genre : 1/ le voyou est largement à la hauteur du flic, avec ses faiblesses, sa beauté, son charisme, sa complexité – et cela ne les rend pas potes pour autant, comme dans American gangster ; 2/ les personnages secondaires ont de vraies personnalités, comme par exemple le dealer handicapé et son fils, étonnants et troublants ; 3/ l’Iran, avec sa population, ses règles, ses conditions de vie et de travail, propose un contexte original qui change agréablement de la France déprimante et déprimée montrée par les films de chez nous; 4/ et surtout certaines séquences, certains plans sont d’une beauté et/ou d’une charge émotionnelle bluffantes ; c’est souvent le cas des scènes de foule, mais pas que : par exemple la séquence (ma préférée) où le petit garçon fait la roue devant Naser Khakzad, d’une grâce poignante et mystérieuse.
Bref quand on pense à la chose propre et pontifiante qu’un Clint Eastwood aurait pu faire sur un sujet pareil (avec lui-même of course dans le rôle du justicier), on est sûr que La Loi de Téhéran est un excellent polar.
Sinon j'ai un problème avec le titre original de ce film, traduit généralement (dans Wikipedia et IMDb par exemple) par "Six mètres et demi", alors que j'ai cru comprendre que 6,5 renvoyait au nombre de millions d'Iraniens accros au crack; j'ai beau savoir que sur Internet il est d'usage de recopier à la chaîne les bêtises qui y traînent, ça m'interloque: il doit y avoir une subtilité qui m'échappe.