Ce polar rugueux accuse son identité très anglaise par son décor atypique loin de celui plus avenant de Londres ; on est ici à Newcastle, on sent l'ambiance industrielle et la grisaille sinistre du nord de l'Angleterre, avec ses petits malfrats vicieux, très différents de la pègre londonienne. Ce climat pesant, cette ambiance sordide, ainsi qu'une histoire de sexe sulfureuse et un paquet de macchabées qui s'amoncellent sur le passage de Carter permettent au film de conserver encore aujourd'hui une dimension kitsch des années 70, symbolisant une époque et un mode de vie spécifique.
Sinon c'est un règlement de comptes classique et cent fois vu, oui mais il y a Michael Caine qui incarne un vengeur implacable, un vrai fauve que rien n'arrête et qui doit aller au bout de ce qu'il s'est assigné ; son personnage froid et presque déshumanisé, n'attire pas la sympathie, mais étrangement, on a envie qu'il dégomme tous les mecs qui ont tué son frère, il marque donc indéniablement ce film qui lui offre un de ses meilleurs rôles. Il faut réévaluer ce polar plutôt violent et très efficace, qui n'est pas si connu que ça, et qui est encore dans une optique de fin du "free cinema" anglais.