Ça devient de plus en plus clair au fil de mon exploration du cinéma de Jean-Jacques Beineix, mais ce cinéaste avait quand même un côté gros beauf qui ressort assez souvent de ses films. Malgré une distribution étonnante, La Lune dans le caniveau coche toutes les cases de ce côté-là.
Je ne suis pas forcément opposé à un certain manque de subtilité au cinéma, mes goûts ne sont clairement pas assez aiguisés pour être exigent à ce point, mais là c'est souvent très lourd autant du côté de la mise en scène que du jeu des acteurs et de leurs dialogues.
C'est dommage parce que si on met ce côté beauf mis à part, il y a de l'idée en matière d'esthétisme : le long plan qui introduit le film, le reflet de la Lune dans le caniveau, littéralement, la façon dont Victoria Abril est filmée de manière générale, les endroits glauques dans lesquels les personnages évoluent, ça racontait déjà quelque chose.