Monge tes morts!

Un film découvert durant mes jeunes années, pour lequel j'ai conservé une véritable affection.
Revu encore récemment, j'ai trouvé "La maison assassinée" toujours aussi prenant et agréable, tout simplement car le film s'appuie sur une bonne histoire - adaptée du roman éponyme de l'écrivain provençal Pierre Magnan.

Le genre de film au sein duquel le scénario et les personnages prennent le pas sur la mise en scène, effectivement sans grand relief de la part de Georges Lautner, lequel ne tournait guère plus de que des semi-nanars depuis le début des années 80.
Le réalisateur français a alors la riche idée de se pencher sur l'histoire de Séraphin Monge, jeune rescapé de la première guerre mondiale, de retour dans son village provençal, bien décidé à comprendre la raison du massacre de toute sa famille, survenu une vingtaine d'années plus tôt.

L'atmosphère du film apparaît sombre et inquiétante, teintée de crime et de vengeance, avec un arrière-plan de sorcellerie, malédiction et autres superstitions villageoises. Le genre d'ingrédients susceptibles d'embarquer le spectateur, surtout s'ils sont bien dosés, d'autant que le décor provençal de 1920 offre une part de dépaysement appréciable.

Après, il faut bien admettre que tout n'est pas parfait, à commencer par une interprétation assez moyenne, entre un Patrick Bruel pas toujours à l'aise, et une certaine hétérogénéité parmi les seconds rôles - même si plusieurs comédiens sortent du lot pour offrir une belle épaisseur à leur personnage secondaire (Yann Collette, Christian Barbier, Anne Brochet...).

D'autre part, on pourra déplorer quelques maladresses, entre effets inutilement appuyés et grosses ficelles scénaristiques.

Néanmoins, "La maison assassinée" reste à mes yeux une belle réussite du cinéma français populaire des années 80, le genre d'histoire mystérieuse et captivante, héritage du roman-feuilleton (au sens noble), que l'on voit trop peu désormais sur les écrans.