Les maisons à l'esprit, cela devrait être le titre puisque un seul esprit semble se manifester dans ce film et on y voit plusieurs maisons... Mais peut-être suis-je encore trop terre à terre ?
Si le film est sans concession sur l'exploitation des pauvres paysans Chiliens qui font la fortune du "maître", sur le coup d’État militaire et ses diverses implications y compris à l'international, le coup de patte habituel anticlérical au passage, en revanche la distribution et le traitement souffre des errements habituels sur ce genre de production :
1- je déteste les films où est écrite à l’écran la date ou une phrase du style "20 ans plus tard" ce qui sonne comme l'aveu de l'incapacité du réalisateur à le faire comprendre par les décors, les tenues, les véhicules, les accessoires et les dialogues... Faut-il être précis à ce point que le spectateur ne puisse un peu participer en se creusant les méninges plutôt que lui servir cette soupe toute prête ?
2- prendre des personnages enfants pour les montrer à l'âge adulte impose un casting difficile qui débouche souvent sur une absence de ressemblance... Et ici franchement j'ai du mal à y croire.
3- quand on parle d'esprit il faut soit qu'ils se manifestent de façon captivante ou passionnante, soit que les acteurs soient fort talentueux pour provoquer cet effet de style... Mais là : rien, que dalle sauf un pauvre pot de fleurs qui bouge et une enfant qui prédit des événements devant 4 pauvres cartes. Waouh !
4- quand on parle de femmes qui brûlent d'amour, il faut arriver à le faire apparaître et ressentir... Et là encore je n'ai rien ressenti de tout cela sauf à considérer que des parties de jambes en l'air en sont la manifestation ou qu'une simple déclaration de l'actrice suffise à le justifier dans le pur style "ou la la je suis amoureuse de lui au premier au regard, ou la la je l'ai dit donc c'est trop fort que je l'ai dit donc je l'ai bien dit"
En 1993 un ami amateur de grand écran m'en avait fait des éloges; pourtant abonné à Studio et Première, je m'étais abstenu. Vu à présent, je pense que j'ai bien fait. Cette adaptation est fade et sans intérêt pour le grand écran.