Le hasard a voulu que je regarde à quelques jours d'intervalle « À couteaux tirés » et « La Maison biscornue », deux titres ayant des intrigues relativement identiques et de nombreux points communs. Seulement, il est peu dire que le ressenti n'est pas le même lorsque les génériques apparaissent. Autant le premier sait se montrer ludique, plaisant, autant le second est à la limite de l'ennuyeux. Pourtant, les décors sont réussis, le casting haut de gamme, même mal exploité (Glenn Close, Gillian Anderson et Christina Hendricks dans un même (télé)film : whaou, encore aurait-il fallu offrir (nettement) plus aux deux dernières) et un scénario de qualité auraient dû nous mettre dans les meilleures conditions.
Seulement, un problème se distingue assez vite : la mise en scène. Jamais génial, Gilles Paquet-Brenner a pourtant su se mettre à la hauteur de ses histoires lorsque celles-ci le justifiaient (« Elle s'appelait Sarah », « Dark Places »). Ici, la platitude triomphe, donnant un résultat presque exsangue, dénué de souffle et d'énergie, ne parvenant (presque) jamais à mettre en valeur le potentiel évoqué précédemment. L'ennui n'est ainsi jamais loin, si ce n'est peut-être le dénouement : j'avais beaucoup avoir deviné l'identité de l'assassin, celle-ci n'en demeure pas moins troublante, très rare dans un roman policier. Bref, si tout n'est donc pas à jeter, voilà un titre qui avait tout pour nous plaire et qui ne nous laissera qu'un souvenir amer : décevant.