Tourné en 1955, La maison de bambou est le premier film américain à avoir été tourné intégralement au Japon, et ça se voit ; l'abondance de plans larges (en couleurs) sur un paysage qui, en apparence, porte encore les stigmates de la guerre a quelque chose de saisissant.
Pour parler du film en lui-même, ça raconte l'infiltration d'un homme dans un gang d'anciens G.I.'s basé au Japon, car un train de marchandises a été pillé et un soldat tué.
Pour parler franchement, l'intrigue est écrite de manière trop peu subtile, à tel point qu'on devine très vite le coupable. Il y tout de même un bon casting, mené par Robert Ryan (le héros, et qui semble être tout aussi surpris que le spectateur de l'époque sur les us et coutumes japonaises), Robert Stack, et une très belle actrice nommée Shirley Yamaguchi, vue notamment dans des films d'Akira Kurosawa.
Signe de l'époque, et où les relations interraciales étant ce qu'elles furent, il y a bien une histoire d'amour entre Ryan et Yamaguchi, mais il n'y a aucun baiser, juste les contacts.
Si l'intrigue est au fond assez mince, j'ai été capté de découvrir ce Japon au sortir de l'après-guerre, où les gens s'amusent, et où plusieurs plans impliquant Robert Ryan ont été de toute évidence filmés à leur insu. Quant on pense qu'à l'origine, ça devait être Gary Cooper qui devait avoir le rôle principal...
Les scènes d'action sont elles aussi très réussies, rappelant ce qu'un Fukusaku filmera plus tard, avec ces plans larges permettant de bien voir qui tire sur qui.
Au final, malgré une histoire qui se devine très vite, La maison de bambou a quelque chose d'attachant, de presque historique, où Robert Ryan devient littéralement les yeux (occidentaux) du spectateur de 1955.