Je peux comprendre qu'un producteur doit répondre à des impératifs économiques, mais ce genre de procédé ne mérite que le goulag le plus sordide.
En clair, Alfredo "Leone" (si ça se trouve il a volé aussi son nom!) a décidé de tronçonner un film de son catalogue sans distributeurs, le très beau "Lisa et le diable" pour y ajouter des scènes d'exorcisme. Le résultat est un 2-en-1 des plus pénibles. D'un côté Elke Sommer (re)vit les pérégrinations du film de Mario Bava et de l'autre raconte des obscénités ligotée à un lit, le tout sans la moindre cohérence! C'est sympa de revoir des extraits d'un film de Mario Bava, mais il a perdu tout son équilibre, associé à d'autres scènes bien plus grotesques.
Là ou "Lisa et le diable" nous proposait un univers baroque et coloré, empli de poésie macabre, Alfredo ne nous offre que des murs blancs d’hôpital aussi stériles qu'un rapport de comptable. Seuls deux plans successifs (des zooms sur des visages en champ/contre-champ) ressemblent au style de Bava. Puisqu'il y a controverse sur la participation de celui-ci au tournage, je ne peux rien affirmer mais je pense qu'il a accepté d'abord de tourner avant de démissionner très rapidement, laissant Alfredo Leone finir le massacre. Le reste est plat comme une limande.
L'écueil de ce genre de film est qu'on ne peut pas créer beaucoup de suspens lorsque le démon est ligoté sur un lit la majorité du temps. (Tiens d'ailleurs à quoi ça sert de posséder des jeunes femmes si celles-ci se retrouvent ligotées rapidement jusqu'à leur exorcisme? Et dire qu'on appelle l'inventeur de ces plans foireux le "Malin"!)
Alfredo Leone n'étant pas Friedkin, et encore moins Bava, le résultat est particulièrement chiant. Même la présence d'une femme à oilpé pour attirer le chaland (pardon pour tester le prêtre!) n'arrive pas à relancer l'intérêt.
La maison de l'exorcisme est donc un très mauvais film. Si je lui mets 4, c'est uniquement en raison de l'équation : film originel + scènes rajoutées = 8,5 + 0,5 = 9 /2 = 4,5 que j'ai arrondi vers le bas. Ses intérêts sont rares :
- voir des scènes du film Lisa et le diable (mais autant voir ce film dans sa totalité, ce que je recommande vivement)
- voir une fille à oilpé (mais ce spectacle est aussi visible dans beaucoup d'autres films souvent de bien meilleure qualité)
- pouvoir insulter en toute connaissance de cause Alfredo Leone (ce que je ne vais pas me prier de faire pendant les 100 prochaines années).