Oh non il a mangé le scénario et le budget!
Trois mois après une première expérience particulièrement éprouvante avec la série de téléfilms "Brivido Giallo" par Lamberto Bava, je remis cela avec l'Ogre. Ce téléfilm fait partie des 2 "sérieux" au contraire du Dîner avec un vampire et d'Outre-tombe qui s'est révélé un beau navet.
Comparé à Outre-tombe, l'Ogre est un chef d'oeuvre. Les rares qualités (photographie, maquillages dégueus) sont conservés. Et en plus nous aurons droit à un joli château, une histoire un peu plus développée, des morts et de l'action!
La scène d'ouverture est même très réussie, digne du talent relatif de son réalisateur. (Bon la musique de Simon Boswell a beaucoup aidé...) Après, cela commence à se déliter...
Mais bon, le casting (s'il ne donne pas des envies de meurtres) n'est guère satisfaisant. Nous avons droit au fadasse Paolo Malco, des belles plantes que l'on ne peut appeler tout de même des actrices, et un gosse énervant (qui ne mourra pas!) Ce n'est pas le doublage français qui sauvera quoi que ce soit (excepté que Paolo Malco semble avoir la voix de Chuck Norris, alors je ne vais plus dire de mal de lui pour ne pas recevoir un pied dans la gueule).
Mais le plus gros point noir reste tout de même l'histoire. En effet, nous avons droit à un brouillon de La maison près du cimetière qui assumerait encore plus son inspiration de Shining.
Donc, nous avons droit à une héroïne qui va s'isoler dans une belle et ancienne bâtisse ambiguë pour écrire son livre, avec sa gentille petite famille (Paolo Malco et un mioche). Mais il se trouve qu'il y a un monstre dans la cave.
C'est sympa l'idée de la connexion entre les rêves de l'héroïne enfant et son séjour dans le château (il se trouve que ses cauchemars se passaient dans les caves).
Mais il faut un peu développer cela. Ne pas faire qu'après le prologue cauchemardesque et la présentation des personnages et des lieux (c'est à dire les 10 premières 10 minutes) et avant la confrontation finale (les 10 dernières), il se produise le schéma suivant :
1) l'héroïne remarque qqch en rapport avec son cauchemar (elle retrouve son ourson en peluche, elle remarque des traces de griffes, elle reçoit du yaourt vert dans la tronche...)
2) son mari ne trouve aucune preuve et commence à croire qu'elle perd la boule.
environ 10 fois!
Forcément cela finit par lasser. Et sinon le processus pour qu'ils trouvent une (jolie!) baby-sitter pour garder leur mioche est très long. Heureusement la baby-sitter (Stefania Montorsi), n'est peut-être pas aussi jolie qu'Ania Pieroni mais se trouve quand même être l'attrait majeur de ce téléfilm.
Sinon après une heure, vient enfin le premier meurtre (malheureusement de la baby-sitter; saloperie de monstre! tu aurais dû t'attaquer au morveux!) Puis 2 autres surviendront (mais cela restera soft, on n'est pas dans Démons non plus).
Ah sinon niveau audace pour un téléfilm, on voit un moment Virginia Bryant et Paolo Malco dans un bain. Cela sera l'occasion de plans nichons, mais le fan club (s'il existe) de Malco) sera sans doute déçu.
Voilà, je ne sais comment conclure cette critique, si ce n'est qu'il ne faut pas s'attendre à un dénouement final inattendu ou complexe (même si moult questions resteront sans réponse).
Donc, c'est un film à laisser aux inconditionnels du cinéma fantastique italien et aux amateurs de Bava Jr.
PS : Il me semble que le mioche possède le Shining.
- La première nuit, ses parents sont réveillés par un cauchemar de Virginia Bryant. C'est à ce moment précis qu'il se décide à leur faire une farce alors qu'il se trouve dans sa chambre à 20 mètres.
- Un soir, les parents parlent de leur différents (un peu vivement mais sans crier tout de même!) dans la cuisine, et le mioche descend pour se plaindre qu'il ne peut s'endormir suite à leur dispute. Alors que les parents ne font pas de bruit. Peut-être est-ce la faute du doublage?
PPS : Ce château mériterait d'être réutilisé pour des films d'épouvante. Peut-être j'irais là-bas si j'ai la chance de tourner enfin des films.