La Maison de la terreur par Teklow13
Bava fils n'a pas le talent de Bava père c'est évident. Mais malgré tout il y a dans son cinéma un côté bricolé et un peu foutraque, mais également des tentatives de mise en scène qui le rendent sympathique.
La maison de la terreur est un essai de giallo, un giallo qui arrive en toute fin de règne, 1983, période durant laquelle le genre est déjà oublié, et où seuls tentent de résister quelques auteurs qui essaient encore de le maintenir en vie (Argento, Fulci, Soavi). La grosse qualité du film est liée à ses défauts et à ce que Bava en fait. C'est un petit film fauché, filmé en 15 jours, en 16 mm dans un lieu unique. Et c'est cet aspect fauché, direct, presque amateur qui le rende tour à tour nanaresque : le premier meurtre est génial de nullité et de ridicule : les rituels du tueur avec son cutter, l'attitude exagérément stupide de la victime, l'aspect cheap de la mise en scène. C'est très drôle et en même temps fascinant. Mais ce côté fauché lui donne par ailleurs une atmosphère plutôt intéressante, et une proximité qui lui confère un côté assez flippant. L'idée géniale est avant tout celle de devoir recentrer le film uniquement sur ce décor de la villa. C'était d'ailleurs la vraie villa du producteur Sergio Martino (autre grand nom du genre). Une villa mystérieuse, vidée de meubles, inquiétante, remplies de pièces, de recoins, et son jardin bordé de haies. Bava est plutôt malin dans sa manière de la filmer et de l'utiliser comme élément fondamental de l'intrigue. Après niveau intrigue c'est zéro et la révélation un peu concon, mais comme je le dis souvent, à la limite je m'en fous. Bava s'inspire pas mal de ses modèles et pas seulement en puisant dans le genre, il convoque également Hitchcock (Psychose) mais également De Palma (Blow out ou pulsions).
Bref ce n'est pas très réussi mais ça l'est suffisamment pour susciter l'intérêt.