Le paranormal a toujours alimenté Hollywood en films de qualité diverse, et spécialement le thème des maisons hantées. Oeuvre d'atmosphère particulièrement envoûtante, le film dispense une inquiétude latente très efficace, par la seule force de l'ellipse et de la suggestion, Robert Wise ne montre rien, à aucun moment n'apparait un fantôme ou un esprit, rien n'est matérialisé, tout est dans l'imagination des personnages et dans la bande-son faite de plaintes dans les murs et de coups violents qui retentissent dans les couloirs. Sans effets faciles, Wise met le public mal à l'aise en distillant une angoisse réelle. Cette retenue dans les images permet à la Maison du diable d'être bien plus convaincant que son remake Hantise en 1999 qui ne se privait pas de tout montrer et de jouer d'une certaine esbroufe pour en mettre plein la vue.
Au sein d'un casting sobre et sans vedettes (Claire Bloom, Richard Johnson, Russ Tamblyn, Fay Compton, Loïs Maxwell et surtout Julie Harris sur qui repose l'action), un autre acteur s'invite de façon prépondérante : la maison elle-même, un vaste manoir assez vétuste, à l'appétit funeste et qui semble doté de vie.
Malgré le fait que ce film peut faire sourire aujourd'hui les amateurs de films d'horreur, et de mon côté, j'aurais tendance à aimer certains effets plus appuyés, mais sans exagération non plus, c'est une oeuvre qui se place parmi les meilleures sur les maisons hantées et les phénomènes paranormaux, en remplissant sa mission qui est de faire peur.