1963, première incursion dans le fantastique pour le grand Robert Wise (Marqué par la haine, West Side Story) qui adapte ici le roman de Shirley Jackson "Maison Hantée". Surfant sur le succès de La Nuit de tous les mystères de William Castle et des adaptations d'Edgar Allan Poe par Roger Corman, le metteur en scène nous livre un véritable classique du film de maison hantée où bruits sourds, évènements paranormaux et incidents malheureux vont peu à peu terrifier les pauvres fous qui ont décidé d'y séjourner le temps d'une expérience scientifique...
Jouant plus sur le suspense que sur les effets choc, le film conserve une atmosphère oppressante où nos personnages sont ici constamment accompagnés d'une présence sournoise, maléfique et insidieuse, celle de la maison elle-même, considérée comme un protagoniste à part entière. Les sombres décors à la fois intrigants et somptueux sont d'ailleurs là pour faire "vivre" la demeure maudite qu renferme un terrible secret (malheureusement énoncé lors de l'introduction). Le long-métrage donne également l'occasion aux novices du surnaturel de se pencher sur tous ces termes alors à l'époque inconnus, des termes comme les poltergeists, la télékinésie ou encore la "seconde vue", expliqués par le biais du Prof. Markway (charismatique Richard Johnson).
Et si le ton du film reste macabre et certaines séquences gardent leur impact d'antan, on pourra reprocher l'interprétation agaçante de l'héroïne dite principale interprétée par Julie Harris. Ne cessant jamais de s'auto-commenter en voix-off, l'actrice énerve et ne convainc jamais, à notre grand dam et au supplice de nos nerfs. De plus, l'intrigue avance à une lenteur pachydermique jusqu'à un final certes puissant et nihiliste mais qui ne dynamise l'histoire que bien trop tard. Ainsi, La Maison du Diable n'est pas parfait mais arrive à rester l'un des meilleurs films sur les maison hantées, bien loin des récentes œuvres bourrées d'effets spéciaux vieillissant à vue d'œil.