Excellentissime suspense basé sur une psychanalyse de pacotille, le film tient la route par son ambiance et ses interprètes, comme souvent chez Hitchcock.
Ce pourrait être quelconque s'il était réalisé par un autre ou interprété par des acteurs moins talentueux.
Hitch déroule avec fluidité son intrigue centrée autour d'un Gregory Peck tout aussi craquant qu'inquiétant. On suit sans se lasser les tribulations de ce pauvre homme amnésique et aux troubles de la personnalité évidents. Dans cette histoire, c'est l'homme qui a le rôle de la damoiselle en détresse et Greg est un bien beau prince à sauver (excusez ma subjectivité évidente face à Greg).
Bergman, toute en retenue, se coule à merveille dans la peau de cette psychiatre légèrement refoulée qui prendra tous les risques pour son patient.
Comme toujours il est à noter que si le suspect / malade était moins séduisant, il aurait pu crever tout seul sous un arbre mort. Mais ici, heureusement, Peck est au top et il a bien de la chance car sa psychiatre est ravissante.
Le reste du casting fait des merveilles entre ombre et lumière, menace et chaleur humaine. En effet, le suspense est à son comble grâce à des interprétations et une réalisation en demi-teinte qui laissent toujours planer le doute sur la nature des personnes et la véracité des faits montrés.
On ne peut bien sûr pas passer sous silence la scène de rêve légendaire conçue par Salvator Dali et qui offre plus une fenêtre sur la psyché de Dali lui même que sur celle de John Ballantyne mais qui fait un effet certain et donne au film sa touche finale de bizarre et de mystère.
Une bien belle réalisation, plus subtile et tarabiscotée qu'elle n'y parait.