Il est des films injustement oubliés qui ne passent jamais à la télévision ou qui ne connaissent ni les joies d’une sortie Blu-ray/DVD ou d’une diffusion sur les différentes plateformes. À découvrir cet étrange titre adapté d’une nouvelle de Bram Stocker en 1980, on imagine tomber sur une perle d’épouvante telle qu’on en a tournée à foison dans les années 1970 et aux débuts des années 1980. Avec Mike Newell (dont c’était le premier film) derrière la caméra, Jack Cardiff à la photo, Claude Bolling au score et Charlton Heston en vedette, on attend forcément beaucoup. Le résultat n’est malheureusement pas à la hauteur des attentes, la faute principalement à un scénario qui n’arrive pas à faire monter la sauce et à une réalisation mollassonne incapable d’installer une véritable atmosphère. Si la première partie en Égypte est d’abord rassurante car elle n’expédie pas le volet découverte, si souvent escamoté, elle se révèle rapidement trop longue. Mike Newell veut montrer l’Égypte et on le comprend bien mais il faut attendre près d’une demi-heure pour que le sacrilège soit commis et que la malédiction promise se dessine. Privée de la dimension aventureuse, puis surtout de celle relevant du mystère, cette trouvaille archéologique manque clairement de magie. La suite est assurément pire.


18 ans après cette découverte, la fille de l’archéologue qui est née lors de l’ouverture du tombeau est appelée à permettre la réincarnation de la déesse maléfique. Visage angélique (Stephanie Zimbalist fut l’interprète de Remington Steele), celle-ci désire revoir son père avec qui sa mère a divorcé. Comme lors du premier acte, le présupposé est bon, mais le traitement ne suit pas. Le récit déroule ses effets à renforts de gros sabots, d’un côté, tandis qu’il ne parvient pas, par ailleurs, à créer une ambiance oppressante et angoissante. Seule une séquence de meurtre en Angleterre fait vraiment le job mais elle intervient très tardivement et ne sera pas suivie d’effet. En dépit des aller-retours entre l’Angleterre et l’Égypte qui laisse supposer un budget conséquent, le traitement de l’ensemble ressemble tristement à un téléfilm ayant eu le luxe de s’offrir un voyage en Égypte et la trombine de Charlton Heston, toujours aussi imposant.


Le final naïf et attendu qui n’offre aucune révélation sauf celle qu’on a comprise depuis le début de l’histoire achève de laisser un goût d’inachevé. Le film semble ainsi passer son temps à passer à côté de ses effets de manche et à refuser d’aller au bout de sa démarche. Il en résulte une production vaguement fantastique par le choix de son sujet et vaguement dépaysante par son tournage en Égypte. Mais on très loin d’avoir exploité un récit plutôt riche pour en faire un film vraiment palpitant. Tout cela est bien paresseux et c'est bien dommage.


Play-It-Again-Seb
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le 17 juil. 2024

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