La Malédiction De Molly Hartley reste un film mal-aimé depuis sa sortie en 2008. Libre adaptation du terrifiant roman "To the Devil... a Daughter", rédigé par Dennis Wheatley en 1953 (le personnage de Molly Fountain se métamorphosant ici en Molly Hartley), l'unique film réalisé par le producteur Mickey Liddell se voit souvent considéré comme le remake officiel d'Une Fille... Pour Le Diable, dernier film horrifique de la Hammer dans le courant des années 1970. Bien que les deux longs-métrages soient diamétralement opposés en terme de forme et de fond, il n'en reste pas moins qu'ils racontent plus ou moins la même histoire.
Victime d'une tentative d'assassinat fomentée par sa propre mère aujourd'hui internée, Molly, 17 ans, aménage dans une nouvelle ville avec son père. Traumatisée, elle tente néanmoins de repartir à zéro : nouveau lycée, nouveaux amis et nouvelle psy. Mais en dépit de retrouver sa stabilité, Molly est assaillie de violentes visions où sa mère psychotique est omniprésente...
À mes yeux, le métrage devrait déjà être reconsidéré à sa juste valeur par la seule présence de Haley Bennett, incontestablement l'une des meilleures actrices de sa génération, dans le rôle principal. Du haut de ses 17 ans, elle incarne à la perfection cette adolescente perturbée qui doit affronter ses propres démons pour retrouver une existence équilibrée et épanouie. Et en ce sens, la double lecture scénaristique reste un petit chef-d’œuvre analytique quant aux troubles de la personnalité bordeline dont souffre IRL la co-scénariste Rebecca Sonnenshine et qu'elle exprime ici à travers le personnage de Molly. Malheureusement, la réalisation ne capte en rien la finesse psychologique du script et dénature son propos à grands coups de jump scares totalement inutiles et en sabordant le sujet du satanisme faisant figure de première lecture. Quel dommage de défigurer ainsi un petit bijou scénaristique doublée d'une fabuleuse performance d'actrice ! Peut-être conscient de son incompétence en la matière, Liddell abandonnera la réalisation pour se consacrer pleinement à la production (on lui doit entre autre la prod' du Territoire Des Loups avec Liam Neeson et de Jackie avec Natalie Portman).
Aussi raté dans sa forme que le fut Une Fille... Pour Le Diable en 1976 (doté lui aussi d'un superbe casting), La Malédiction De Molly Hartley restera certainement à jamais une daube parmi d'autres aux yeux des adeptes du genre horrifique. Ce que le métrage n'est pourtant nullement.
Quoi qu'il en soit, 70 ans après sa parution en librairie, une excellente adaptation cinématographique des terribles afflictions de Molly Fountain (ou Hartley, comme ici) reste toujours et encore à être produite.