Apparue dès les premiers balbutiements de l'horreur au cinéma, et perpétrée avec force dans les années 70 et suivantes à la suite du succès de l'exorciste en 1973, la tradition du frissonnant liée à la figure du diable et à ses succubes sataniques est moins en vogue aujourd'hui.

Corollaire car antagoniste de la religion et de la représentation divine, l'image du diable en tant que représentation maléfique ultime a peu à perdu de sa symbolique dans le cinéma d'épouvante actuel moins marqué par l'empreinte de la religion catholique.


Dans ce contexte, l'idée de redonner vie à la saga "The Omen", (la malédiction) décrivant l'avènement de l'antéchrist, peut surprendre au premier abord, mais la construction de ce quatrième volet autour de la volonté de l'église de donner vie à l'antéchrist afin de raviver une foi vacillante est au contraire assez brillante dans son approche.

Passée une scène d'introduction qui rapidement pose les enjeux et dont la réalisation laisse entrevoir de belles promesses, "l'origine" prends corps en 1971 dans un Rome en proie à une contestation violente de la jeunesse contre une société une société autoritaire, dans laquelle notamment l'église joue un grand rôle. Marguerite, protégée américaine du cardinal Lawrence vient y terminer son noviciat et découvre un couvent où l'on accueille les mères célibataires enceintes, les sœurs élèvent ensuite les filles abandonnées. Parmi elles se trouve Carlita , une jeune pensionnaire rebelle, violente. Marguerite découvre également, Rome la vie en dehors du couvent ses tentations et, surtout, peu à peu devine une machination visant à choisir la femme qui donnera naissance à l'antéchrist.


Evidemment, "La malédiction" quatrième du nom est un film de franchise donc de producteurs, un préquel , tout à fait en adéquation avec son époque cinématographique, celle du recyclage de franchises enfermé dans des codes qui laissent peu de place à l'originalité. Et, comme le premier Omen (Damien chez nous) sorti en 1976, ce quatrième opus est avant tout un film d'ambiance, un film qui, et c'est une bonne nouvelle et une première surprise, prend le temps d'installer son intrigue (un peu trop parfois, la première scène horrifique n'arrivera que longtemps après le début du métrage) et de définir ses personnages.


Une ambiance poisseuse, anxiogène mêlant les intérieurs peu éclairés de pièces à demi plongées dans la pénombre à des images furtives inquiétantes ; à mi-chemin entre le climat oppressant du film de 1976 et de Suspiria pour la poésie qui se dégage de certaines scènes d'hallucinations, de prescience, le tout dans un environnement très féminin. Les scènes horrifiques (trop?) peu nombreuses sont élégantes marquantes, naissant dans de situations inattendues, quelques sursaut d'épouvante bienvenus comme autant de coups au cœur. Là encore, la réalisatrice prend son temps, les plans sont lents, envoûtants et nous immergent totalement au cœur cet objet drapé d'une belle aura mystérieuse, porté par le visage expressif et le beau regard de sa merveilleuse actrice, Nell Tiger Free (oui, c'est un nom de basketteur...).


"The first omen" souffre certes des défauts inhérents aux films de franchise, la fin est connue, confuse dans son écriture, la modification d'un des éléments substantiel de l'original dans le but évident de faire une suite est tout simplement navrant, mais la réalisation est assez sidérante, d'autant plus qu'il s'agit du premier long métrage de sa réalisatrice ... ou plutôt (!!!),


Yoshii
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2024 et Ça s'est passé en 2024

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le 12 avr. 2024

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