Je me demande vraiment comment j'en suis arrivé à une vie où j'aime ça en fait. Vraiment ça m'éclate de voir des gens parler pendant 3 heures. Au tout début je trouvais le jeu d'Alexandre vraiment abominable et irritant et puis assez vite j'ai aimé. Ces discussions sur l'amour et en citant des cinéastes, de la musique, ça rappelle évidemment Rohmer (que j'aime beaucoup) et Godard (avec qui j'ai parfois du mal). Mais cette fois, c'était vraiment délectable. Je me demande moi-même comment un tel jeu, de tels dialogues peuvent réussir à faire émerger une émotion si particulière. Les longs champs/contre-champs laissent le temps c'est sûr, mais il y a autre chose. Il y a la multitude de phrases lunaires que j'aurais envie de retenir, de ressortir, de placer en titre d'autres critiques (celle sur la limonade, les yahourts...) mais il y en a vraiment trop.
Le fait que se soit si long également, détruis la notion du temps, je n'attends jamais la fin, je m'offre totalement au film.
Fondamentalement, il ne se passe presque rien pendant ptet 2H30, mais les discussions sont jouissives, donc ça va. Ensuite, ça devient un peu angoissant, Alexandre ferme sa grande gueule et c'est Veronika qui parle.
Vraiment je n'arrive pas à poser des mots sur l'ambiance ni la jouissance fugace qui survient parfois pendant ce film. Toujours est-il que cette expérience est une preuve que mes goûts évoluent, que je deviens sensible à des formes particulières.