The Hard Way n’est jamais aussi fort que lorsqu’il confronte l’acteur aux reflets qu’il renvoie et qui s’avèrent incompatibles avec la réalité. Il commence par opposer deux mondes de façon schématique – la villa luxueuse de Nick Lang et le poste de police crasseux du lieutenant John Moss – pour mieux en redistribuer les codes : les flics mettent en scène une interpellation qui tourne mal, l’acteur studio devient un agent à part entière qui court à la rescousse de la belle en danger sans se soucier de sa protection. Le buddy movie mute donc en récit d’apprentissage réciproque : Moss apprend à se confier et à délaisser son rôle de justicier solitaire, Nick se raccorde à la réalité du monde, loin des projecteurs.
Si l’ensemble souffre de ventres mous et de clichés, la séquence de sauvetage ultime mérite le coup d’œil et synthétise assez bien la crise traversée par l’acteur soudainement rattrapé par le gigantisme boursouflé de son personnage, sorte d’Indiana Jones du pauvre. Un divertissement hollywoodien sympathique comme sait en réaliser John Badham.