Dans un village d'Autriche, au début du XVIIIe siècle. En ces temps d'obscurantisme, l'Inquisition traque et fait exécuter sans pitié les personnes accusées d'hérésie et de sorcellerie. Albino, un sadique, et sa bande de brutes font régner la terreur en assumant les fonctions de "chasseurs de sorcières" locaux. Ce dernier voit son pouvoir remis en cause par Cumberland, un inquisiteur plus haut placé dans la hiérarchie.
La Marque du diable (Hexen bis aufs Blut gequält) est un film d'horreur allemand réalisé par Michael Armstrong et Adrian Hoven, sorti en 1970.
La marque du Diable est un film assez bien résumé par son affiche. En effet, le film est entré dans les annales en raison de ses nombeuses scènes de tortures sanglantes. Ce film montre assez bien combien les derniers tabous visuels vont voler en éclats avec les années 70. Jusqu'à présent, on suggérait souvent l'horreur et la violence au cinéma. Dorénavant, on la montrera en pleine lumière.
La narration du film présente les personnages principaux du film en même temps qu'il noue les interactions et les affrontements à venir entre les protagonistes.
Du coté du Mal, Albino, le chasseur de sorcières local interprété par l'effrayant Reggie Nalder et Cumberland (Herbert Lom), grand inquisiteur. Les deux hommes profitent de leur position pour violenter les supposées sorcières ou dépouiller leurs victimes au nom de l'église. Cumberland incarne le mal absolu. Cynique, âpre au gain, satyriasique et cruel, l'inquisiteur a le droit de vie et de mort sans appel sur les malheureux qui croisent sa route.
Ces deux "sympathiques personnages" s'appuient sur une équipe de sinistres second-couteaux parmi lesquels figure un obséquieux avoué et un bourreau sadique.
Du coté du Bien, on retrouve Christian (Udo Kier) dans le rôle du clerc du grand inquisiteur. Longtemps aveuglé par sa mission, il finira par revoir son jugement sur l'action qu'il mène avec Cumberland. Christian s'est épris de Vanessa (Olivera Katarina), jetée au cachot pour avoir repoussé Albino.
Parmi les victimes de cette folie inquisitoriale, on retrouvera une femme enceinte, torturée et brulée après qu'elle ait révélé avoir été violée par un membre du clergé où un couple de marionnettistes, emprisonné parce que soupçonné d'actionner des marionnettes dotées de la parole...Les scènes d'exécution montrent un monde cruel: accusations sans fondements, exécutions expéditives, bourreau zélé et une foule assoiffée de sang puisqu'à l'époque, les exécutions étaient publiques.
Le film tente d'alterner tant bien que mal narration et séances de tortures avec une complaisance évidente pour les scènes de cruauté. Le film insiste sur la gratuité des accusations, l'absence de procès contradictoires, la cruauté de l'époque et la rapacité de l'Eglise. Préférant exhiber la violence, le film est souvent léger sur le fond, l'arrière plan psychologique étant, au final, relégué au second plan.
Comme un dernier" pied de nez", le film se termine de façon plutôt amorale.
La marque du Diable sera censuré et il ne sortira pas dans les salles françaises mais connaitra une sortie vidéo retentissante dans les vidéos clubs de l'Hexagone grâce à René Chateau Vidéo dans les années 80.
Si la marque du Diable n'a pas la même densité que Les Diables de Ken Russel, nul doute qu'il ne vous laissera pas indifférent et qu'il pourrait même vous séduire, surtout si vous appréciez le cinéma Gore.
Marque du Diable trailer
Bien entendu, ces victimes sont innocentes mais elles doivent mourir.
(Cumberland)
Ma note: 6/10