En écoutant de la musique, parfois, je découvre que certains artistes aiment faire référence à des oeuvres cinématographiques plus ou moins connues. Et en écoutant, les premiers albums de Electric Wizard, j'ai pu mettre à jour un petit filon de films de seconde et tierce zone fort sympathiques. Parmi eux : Hexen bis aufs Blut gequäl, un film anglo-germanique d'où est tiré la phrase d'intro de la chanson I, the Witchfinder.

I am Albino. You wish to see me ?

Mais bon, nous ne sommes pas là pour parler musique (même si j'adorerai), parlons plutôt cinéma avec cette curiosité vieillotte considérée par certains comme un film culte.


La Marque du Diable (parce que le nom est allemand est trop chiant à écrire) est un film sorti en 1970 et réalisé par un certain Michael Armstrong. L'histoire se déroule donc en Autriche au XVIIIème siècle, dans une petite ville où règne la peur de la sorcellerie. Là, Albino, un chasseur de sorcières sadique et violent, arrête des femmes par centaines et les inculpe pour sorcelleries. Tout va bien dans le meilleur des mondes jusqu'à ce que débarquent Lord Cumberland et son disciple Christian, des inquisiteurs payés par l'Église censés ramenés l'ordre dans la région.

Ce qui est important de noter, c'est que le film prétend se baser sur des faits historiques. Vous savez, cette catégorie de longs-métrages qui vous balancent des messages en voix-off en guise d'intro pour vous dire que 'TOUT CE QUE VOUS ALLEZ VOIR EST VRAI !!". Et à vrai dire, j'ignore si le scénario du film adapte réellement des évènements historiques, et je pense que tout le monde s'en moque.


Qu'ai-je retenu de ce film ? Et bien durant une heure et trente de minutes, tout un carnaval d'émotions a traversé mon esprit, à un tel point que je ne savais pas comment réagir au final.

L'idée de base du film n'est pas inintéressante, au contraire, l'Inquisition est un sujet qui peut donner naissance à des chouettes oeuvres (d'ailleurs, ça m'a même donné envie de regarder d'autres films sur le même sujet).

Le cadre est sympathique, les décors ruraux ne sont pas vilains. Les costumes sont fidèles à l'époque représentée, les effets spéciaux sont réussis....Oui j'essaie vraiment de trouver des points forts en raclant le fond de la boîte je sais. Mais c'est fou ! J'ai envie d'aimer ce film mais tout un tas de facteurs m'empêchent de l'apprécier !


J'ai dis que l'idée de base était sympa, et c'est vrai. Malheureusement, le film peine à captiver, c'est mou, il n'y a pas de suspense, pas de tension, les évènements se déroulent sans qu'il y ait de réel fil conducteur. Quant aux personnages de cette histoire, et bien je dirait qu'ils ne sont pas inintéressants, mais ils sont surtout mal interprétés. Là aussi, ça manque de conviction et surtout d'émotions.

Parmi cette galerie de protagonistes, il y en a deux qui sont plus sympathiques que les autres. Déjà, Albino, l'inquisiteur cruel et diabolique, archétype du salopard représentant la religion chrétienne de manière violente; et puis Christian, le jeune chasseur de sorcières d'abord voué à son mentor et qui finit par se retourner contre lui. Sur le papier ces personnages sont chouettes, mais dans le rendu final ils sont à peine creusés. Albino se fait surpasser par un méchant bien moins charismatique, et Christian n'est d'aucune utilité à l'histoire. Il est juste beau gosse, c'est tout.


Parlons d'un autre souci majeur, l'ambiance. Ce film a LE PIRE GÉNÉRIQUE D'INTRO, tous films d'horreur confondus. La typo moche jaune pisse, les arrêts sur image, un décor beaucup trop ensoléillé et surtout l'une des musique les plus inappropriés possible. D'ailleurs, la musique du film en général est ignoble. On dirait que ça sort d'un obscur Western Spaghetti, et il n'y a que deux morceaux différents pour tout le film.

En fait, j'ai l'impression que le réalisateur avait une double personnalité : d'un côté il a voulu faire un film historique basé sur des faits réels, et de l'autre, il a voulu faire un film d'horreur bourré de sang et de torture. Et du coup ça créer un contraste super bizarre, avec un film mou la plupart du temps, et qui se réveille violemment pour montrer du sang et des nichons.


Parlons en tiens, de la torture. Car que serait un bon film sur l'inquisition sans torture ? Et bien à vrai dire, c'est peut-être l'unique intérêt du film ! Et alors on a droit à tout, fouet, , tentatives de viol, arrachage de langue, écartèlement, et même des trucs un peu plus exotiques comme le supllice de la goutte d'eau. Et ce qu'il y a de bien c'est que c'est montré de manière cru et sans filtre. C'est pas hyper bien fait, mais ça permet de captiver au moins ! Dommage que les bonnes scènes soient englouties par des dialogues creux et mal joués...


Dans le fond, il y avait moyen de faire un film vraiment ouf !

Tu gardes Albino comme antoganiste principal et tu le fais combattre contre Christian, tu mets un peu plus d'action, une ambiance plus glauque, tu creuses la personnalité des personnages et hop ! Un bon film d'horreur teinté d'histoire macabre ! C'est quand même pas compliqué, si ?

Et pourtant certains considèrent ce film comme culte, ce que je peux comprendre. En 1970, c'était rare de voir des films d'une violence pareille, c'est sorti 10 ans avant Cannibal Holocaust et je pense que le film peut se vanter d'être un pionnier du "torture porn". Mais bon, c'est pas une raison pour être bourré de défauts.

Curiosité pour certains, classique oublié de l'épouvante pour d'autres, ou mauvais film historique à vous de voir, La Marque du Diable est un long-métrage particulier, loin d'être mauvais mais pas bien réussi non plus. Si vous souhaitez rire un bon coup, je vous conseille de zapper un peu hasard dans le film, vous trouverez forcément un bouquet de scènes idiotes !

Arthur-Dunwich
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le 24 août 2022

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Arthur Dunwich

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