Un jeune acteur se rend un réalisateur en vogue afin d'être choisi pour un futur film : en fait, il s'agit des retrouvailles de deux garçons qui se sont connus dans une école catholique au début des années 1960, à l'époque de leurs premiers émois sexuels.
Bien que Pedro Almodovar a fait son film le plus autobiographique en 2019 avec le très beau Douleur et gloire, il racontait déjà en 2004, avec La mauvaise éducation, une part de son passé dans une école catholique espagnole. Et déjà son amour pour le cinéma, car le personnage joué par Fele Martinez va être réalisateur. L'aspirant acteur est incarné par Gael Garcia Bernal, lequel est adapte du travestissement, est c'est souvent par lui qui passe l'émotion du film, qu'on sent profond dans l'histoire de Almodovar, tout en aimant bien filmer ses acteurs dans le plus simple appareil. Ici, il n'y a quasiment pas de femmes, c'est une histoire d'amour au masculin, avec plusieurs scènes homosexuelles toujours bien filmées, assez pudiques, mais qui montrent aussi que la relation entre les deux hommes est assez compliquée, entre amour et haine.
Mais malgré ça, et quelques brillantes idées de mise en scène, comme une sorte de morphing pour faire figurer les personnages d'enfants à adultes, je trouve le résultat un peu trop froid pour me convaincre. Pourtant, on y voit les débuts de la Movida, c'est coloré, mais je sens une sorte de distance d'Almodovar par rapport à son sujet. Avec un flash forward final sous forme de texte qui est une faiblesse, mais je ne retire en rien les qualités du réalisateur, mais là, ça m'a moins touché que je ne l'aurais pensé.