Le thème de la tradition dans les familles pakistanaises exilées en Occident avait déjà été évoqué dans un long-métrage en 2017, par le réalisateur belge Stephan Streker, dans Noces. On y suivait une jeune fille belge contrainte par sa famille à un mariage avec un jeune pakistanais. Le film tenait sa force du regard du réalisateur qui habilement, réussissait à décrire chacun de ses protagonistes sans jugement, pour mieux décrire l’incompréhension entre la famille traditionaliste et la jeune fille, habitée par des valeurs plus modernes et qui subit les décisions de son frère et de ses parents. Tout le contraire de ce long-métrage d’Iram Haq.
Si La mauvaise réputation a le mérite de tenir le spectateur en haleine dans cette descente aux enfers d’une jeune ado kidnappée et confrontée à une culture qui n’est pas la sienne et d’être nourrie d’une revendication légitime, celle de la recherche de la liberté pour cette jeune fille, le film se retrouve malheureusement étouffé par son manque de nuances. Le poids de certaines scènes particulièrement éprouvantes est dilué dans un manichéisme regrettable, où la famille est peinte comme une monstruosité néfaste là où elle aurait gagné à développer le déracinement des protagonistes dans un pays où ses valeurs n’ont pas cours. Restent un film bien dirigé et un plaidoyer pour la liberté dont on se contentera.