Ce film de 1976 réalisé par Claude Miller (c’était son 1er long métrage) met en scène 2 moniteurs de colonie de vacances aux méthodes et aux caractères totalement différents : Philippe (Patrick Bouchitey) initie les enfants au théâtre, ce que Marc (Patrick Dewaere) trouve idiot, adepte du sport et des jeux parfois violents au grand air. Un jour, tout bascule quand il surprend Philippe travesti dans sa chambre. A partir de là, ce dernier devient son souffre-douleur et les tensions vont être croissantes entre eux, jusqu’à une soirée de fin de colo, où les genres et les rôles s’inversent, le rapport de domination se renverse. Ce film vaut par l’affrontement très ambigu entre 2 grands comédiens, Bouchitey et Dewaere. Philippe avec son homosexualité refoulée semble une victime toute trouvée et en même temps, on sent Marc très troublé et pris à son propre jeu. J’ai pensé à l’équivalent de « Sa Majesté des Mouches » (roman de William Golding) transposé dans le monde des adultes, comme si toute communauté dès qu’elle se constitue avait besoin inévitablement d’un bouc-émissaire et d’un défouloir. Je suis par contre déçu par la scène finale après le climax du dîner de fin de colo. On a l’impression d’une scène un peu forcée, comme s’il fallait finir sur un point plus positif, comme 2 vieux potes qui se retrouvent quelques années après. On n’y croit pas, moi en tout cas. Mais le reste du film est formidablement réussi, un des tout meilleurs de Miller. L'excellent accueil critique et commercial de La Meilleure Façon de marcher confirme l'ascension de Dewaere et révèle Bouchitey au grand public. Il permet également à Claude Miller de se faire connaître et d'entamer une carrière prestigieuse de réalisateur.