J'ai grandi avec les classiques de Disney et j'apprécie les comédies musicales, je pensais donc être immunisé à la niaiserie. La Mélodie du Bonheur m'a prouvé le contraire, et c'est bien dommage que ce film soit aussi guimauve, car il possède des qualités non négligeables.
L'histoire suit Maria, une jeune femme un peu étourdie qui vit dans un couvent. Suite à ses nombreux manquements au règlement, la mère supérieure décide de l'envoyer en tant que gouvernante auprès des sept enfants de la famille von Trapp, qui ont perdu leur mère quelques années auparavant. Et à partir de là on connait l'histoire, pas parce qu'elle est clichée ou convenue, mais parce qu'on l'a vue dans un autre film avec la même actrice principale, Mary Poppins, sorti un an avant La Mélodie du Bonheur. C'est d'ailleurs étonnant que ce dernier soit tiré d'une histoire vraie, on ne peut donc pas dire qu'il a plagié le film de Disney. Le long-métrage de Robert Wise souffre quand même de la comparaison, principalement au niveau des enfants, dont le jeu est globalement mauvais et dont le nombre leur empêche d'avoir une personnalité propre (à l’exception de Liesl), là où Jane et Michael Banks étaient développés.
Les interludes musicaux sont trop nombreux et certaines chansons reviennent trop de fois à mon goût, sans pour autant qu'il y en ai une qui me reste en tête à la fin du film. Toutefois, je suis bien obligé de reconnaître que c'est travaillé et que les acteurs y mettent du leur, en particulier Julie Andrews qui a l'air de s'éclater à jouer cette gouvernante. Il y a rarement une chorégraphie pour accompagner, sauf pour les chansons importantes scénaristiquement, ce qui leur confère un charme supplémentaire (en particulier les scènes dans le kiosque du jardin).
Le film vaut le coup d’œil pour la réalisation de Robert Wise, qui ne fait que confirmer ce qu'on pouvait déjà observer dans West Side Story. On retrouve ici des décors imposants et magnifiques, que ce soit le paysage autrichien, le manoir des von Trapp ou bien les rues de Salzbourg. Le cadre rend parfaitement compte de la taille et de la beauté des environnements dans lesquels évoluent les personnages, qui occupent souvent une petite place à l'écran et pourtant leur placement millimétré permet de s'intéresser autant au fond qu'à eux. C'est la première fois que la positions des acteurs me frappe autant, et je pense que le long-métrage mérite d'être vu juste pour cela.
Pour résumer, c'est bien fait et bien interprété, mais le ton résolument trop niais m'a empêché de rentrer dans l'histoire, ce qui fait que je me suis ennuyé (ça dure quand même 3 heures !). La note en a bien évidemment pâti, mais je le considère comme un bon film et je le recommande si vous avez la patience pour ce ton cucul la praline.