Etonnant film que ce The Night of Counting the Years ou Al Mommia ou La Momie, ici nulle histoire de mort vivant ou de zombie des tombeaux, mais plutôt une remise en question de la place de l'histoire et de la tradition d'un peuple.
Le film joue sur le dilemme entre faire la prospérité du clan et la continuité du respect des traditions. Le personnage principal, Waniss, jeune fils du défunt chef du clan, avec pour héritage l'emplacement exact des reliques et des tombeaux des anciens pharaons. Il incarne ce conflit, entre les vieux du clan désirant vendre des reliques et Waniss nommé pour être le protecteur des tombeaux. Ici s'ouvre, un difficile, dialogue entre ses deux choix.
Le métrage semble être comme un rêve éveillé, une sorte de mirage, rendant l'ensemble encore plus opaque et mystérieux. L'ambiance a tout pour nous rentre confus, sur Waniss et ses probables choix, faut-il rester dans la tradition de ses ancêtres ou bien succombé à l'appel de ses étrangers, pas seulement étranger du pays, mais étranger de culture et de mode de fonctionnement. Ses objets ont-ils plus la place dans les mains d'inconnu, un musée ou bien de leur gardien ? Voilà lesquelles questions que se pose le jeune Waniss, une tourmente que le film dégage avec une telle force, qu'il devient confus, mouvant, pas fixe, alors qu'étonnamment la trame scénaristique est plutôt classique.
La forme du film est hors du temps (bon bien sûr certain zoom rappelle les années 60-70), pourtant le propos lui est bien plus concret, terre à terre et proche dans une certaine mesure de nous, les questionnements que propose le film sur nous-mêmes, notre environnement et aussi pourquoi pas notre patrimoine. Un grand film.