C'est la rencontre de deux poissards catégorie François Perrin : leur vol respectif est annulé, le pilote qu'ils recrutent pour rattraper leur retard fait un AVC dans les airs, leur avion se crashe sur un sommet enneigé, personne ne sait où ils sont (ils n'ont pas pensé à prévenir de leur changement d'itinéraire et le pilote, qui a décidé que la tempête annoncée contournerait leur avion, n'a pas fait de plan de vol), la balise est explosée, on est en janvier et à ce train-là ils vont louper les soldes d'hiver... Bref, quand ça veut pas sourire hein !
Mais dans leur malheur, nos cossards ont également pas mal de veine. Déjà, ils plafonnent tous les deux sur l'échelle de la beaugossité et du sexappeal, même en doudoune ; et ça, ça dépanne toujours, surtout en montagne.
Mais avant tout, ils se sont bien trouvés : lui est médecin (ça tombe bien, elle est - un peu - blessée), il est calme, rationnel, c'est à peine s'il sort de la carlingue fracassée avec un bleu (alors que le pilote, sur le siège d'à côté, est mort) et il a des fulgurances à la MacGyver qui le rendent aussi indispensable qu'un couteau Suisse à une convention Justin Bridou.
Elle, elle est photographe (ça tombe bien, le zoom de son appareil peut servir de jumelles), elle est calme, courageuse, elle a des super notions de survie et elle s'intéresse plus à la vie sentimentale de son compagnon d'infortune qu'à son propre mariage, ce qui va leur permettre, à défaut d'avoir des skis, d'avoir des conversations de fond, sur l'amour, la vie, pis l'amour, tout ça.
Autant dire que s'il avait été facteur homosexuel et elle dactylo raciste, ils auraient été vachement plus embêtés ! Et ça aurait peut-être donné plus de boulot au scénariste (qui pousse le vice jusqu'à ressortir les recettes des années 90 et coller un gentil chien chien dans les pattes des survivants), voire un film moins balisé à la clé...
La phrase d'accroche sur l'affiche ("Certaines rencontres vous sauvent la vie") valant comme méga spoiler, on ne sera pas surpris que les deux s'en sortent. Un peu chamboulés, très amoureux, mais entiers. Avec le chien chien en prime.
Et lorsque le générique de fin nous apprend que l'affaire est adaptée d'un roman, on se dit qu'il doit s'agir d'un ouvrage tiré de l'équivalent américain des éditions Arlequin, tellement le final est prévisible et marshmallow à mort.
Un survival mélo pas dégueu visuellement, à consommer un soir de grande indulgence, avec un chocolat chaud et des guimauves à portée de main, histoire de faire ton sur ton.