La Morsure ou La mort sûre ? Le premier long-métrage de Romain de Saint-Blanquat a pour lui de savoir créer un climat singulier, pour des jeunes filles cuites à l'étouffée dans leur lycée catholique de province, en l'année pré-révolutionnaire 1967, qui vibrent à l'idée de vivre une nuit magique, fût-elle celle de tous les dangers. Sur ces prémices alléchantes, le film tient d'abord bien la route mais, faute d'idées, n'est pas loin de s'effondrer en son milieu avant de se reprendre au final, même si celui-ci ne possède pas l'intensité espérée. Au fond, La Morsure s'intéresse plus à ses deux personnages féminins qu'à l'histoire en elle-même, dans un classique récit d'apprentissage un peu pimenté mais trop timide, en définitive. Le poids de la religion, la mystique de la figure du vampire et la séduction de la mort sont autant de thèmes effleurés qui contribuent, mais pas suffisamment, à oublier les temps morts (encore !) de l'intrigue. Le film a cependant un bel atout dans sa manche avec Léonie Dahan-Lamort (toujours !), qui symbolise à la perfection l'adolescence en quête de sensations fortes, de liberté, et puis surtout d'absolu, dans un monde qui ne cesse de mettre des bâtons dans les roues de l'émancipation.

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le 22 mai 2024

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