Dahan-Lamort sûre

Rattrapage de fin d'année pour un film qui m'avait échappé lorsqu'il passait en salle (est-il seulement sorti en salle d'ailleurs? C'est dire à quel point je ne m'en rappelle pas)

Film à l'ambiance plutôt agréable, la Morsure présente une esthétique peu originale mais oh combien plaisante. L'atmosphère volontairement partagée entre imagerie religieuse et occulte participe beaucoup à la consistance d'une histoire qui ne pourrait en avoir en se basant uniquement sur son scénario.

En effet, il faut bien avoué que La morsure ne brille pas par son originalité, ni même par un développement particulièrement complexe. Mais c'est aussi ce qui en fait sa qualité, par une simplicité exploitée savamment au fil d'une nuit dont on attend la fin avec impatience (car prenante).

L'héroïne, interprétée, voir incarnée, par Léonie Dahan-Lamort, est une de celles dont on se rappelle. Malgré la faible longueur du film, elle est bien caractérisée, et présente des facettes fascinantes. A l'instar de bien d'autres acteurs du film, la direction de l'actrice laisse à désirer dans la première demi-heure. J'ai eu cette impression de diction relativement académique, qui dieu merci s'est éloignée pour la protagoniste au fil de l'histoire.

Les deux personnages masculins centraux sont aussi très intéressants. Leurs lignes de dialogue sont loin de la perfection, mais ils dégagent chacun à leur manière une certaine aura.

La morsure est un film gothique baigné de mélancolie, jouant avec la notion de destin avec un peu de facilité, mais traitant bien son sujet. La retranscription d'une ambiance sixties apporte un cachet supplémentaire, et en grand amateur de scènes de boum, je ne peux qu'être satisfait de certaines prises de vue lors de la soirée.

Je suis donc au final relativement généreux vis à vis du film, tenant à lui faire absolument une petite place dans les films sortis cette année. Ce n'était pas gagné initialement, tant le côté très académique des dialogues et du jeu des acteurs m'avait dérouté. Mais le réalisateur a su satisfaire les espérances du spectateur sur la dernière demi-heure, concrétisant l'ambiance un peu mystérieuse et macabre que l'on pressentait sans jamais la saisir complètement.

Mon côté un peu attiré par l'occultisme aura sans doute espéré plus de sang et de glauque, un peu à la manière d'un Morse, mais ce dosage mesuré sur l'aspect film de vampire donne un équilibre assez singulier au final, qui n'est pas pour me déplaire.

En fin de compte, La morsure n'est pas un film parfait, mais les quelques défauts relevés ne gâche pas le visionnage s'il se fait jusqu'au bout. Je veux en voir plus de cet univers, et à défaut, de ce réalisateur, s'il continue avec la même ambition.