L'intérêt de Still of the night est surtout cinéphilique. On retient souvent du film qu'il convoque toutes les recettes du suspens à la sauce Hitchcock. Mais Robert Benton se contente d'une exécution lourdement scolaire. On peut être impressionné par les références à North by northwest, Vertigo et Psycho qui ici abondent. Mais le film, appliqué mais plat, a un clair parfum de naphtaline, même pour les standards 80's. Contrairement à ce qu'on trouvait depuis déjà longtemps chez DePalma qui, lui aussi, rendait hommage à Alfred en y apportant une patte personnelle qui ici fait défaut... Pire encore, les tentatives de moderniser pour l'époque l'univers d'Hitchcock sont ici calamiteuses ; la musique est mièvre, l'histoire avance à coup de poncifs et d'invraisemblances, et se termine par un twist tellement prévisible qu'il est risible. Il reste malgré tout un petit côté plaisant, notamment dans la première partie avec cette construction en flash-back plutôt agréable à suivre.
Ce qui en revanche est réussi, complétement involontaire, et moins relevé, c'est l'influence qu'aura eu le film sur les productions qui l'ont suivi. Car clairement, il n'y aurait pas eu de Basic instinct sans Still of the night. C'est presque édifiant de voir à quel point le film de Verhoeven, et plus encore le scénario de Joe Eszterhas, ont abondamment pioché des idées ici, et dans d'autres films de la même époque, notamment Body Heat de Lawrence Kasdan.
Donc en clair, Still of the night se plante en terme d'hommage, mais aura réussi en terme d'influence.