Ce n'est pas ma première vision de ce film mais il m'attire toujours autant. Il est presque parfait.


Tout est millimétré avec talent, du casting impeccable (et Cary Grant ne voulait plus tourner!) à la mise en scène de maitre Hitch (la scène finale est un prodige sûrement étudiée dans toutes les écoles de cinéma), du scénario qui ne nous laisse pas de répit, surtout dans sa première heure, aux dialogues délicieusement ciselés avec humour pour compenser la situation angoissante vécue par le héros.

En fait, ce film fait partie de ceux qu'on prend plaisir à revoir même quand on sait ce qui va se passer parce qu'on est dans la réjouissance des yeux et de l'esprit. Quand on a vu beaucoup de films on se rend compte combien certaines scènes ont été ensuite plagiées sans talent par des tâcherons du cinéma. N'oublions pas non plus qu'Hitchcock a cassé certains codes. Par exemple, le film se passe majoritairement en ville. Arrive alors la scène au milieu de nulle part, magistralement écrite et filmée. pas de musique, juste des images au milieu de terres agricoles en rase campagne. Le contraste est puissant et la scène mythique à juste titre.

Et puis dans le reste du film il y a la BO absolument somptueuse de Bernard Hermann. Elle ponctue chaque scène du film avec une précision, une exactitude confondante. Il y a le thèmùe récurrent mais aussi plein de passages impeccablement composés, avec en plus l'élégance de s'effacer quand c'est nécessaire (comme dans la scène évoquée juste avant)

Je pourrais en dire beaucoup sur les comédiens, par exemple sur Martin Landau, second rôle qui deviendra Rollin Hand dans la série Mission Impossible, puis John Koenig dans Cosmos 1999, autrement dit qui a trouvé sa voie d'une autre manière. Ou encore sur James Mason un méchant tellement charismatique, Eva Marie Saint, qui porte mal son nom dans ce film où elle rayonne avec des dialogues à double sens qui réjouiront les amateurs d'implicite.

Et puis il y a la scène de la vente aux enchères, la scène où Cary Grant est ivre mort, le Mont Rushmore et toutes les autres, même anodines (comme celle où Cary Grant qui entre dans une chambre où une dame d'abord offusquée lui demande de rester ...)

C'est un régale jusqu'au bout, et ce plan final avec une idée incroyable pour détourner le code Hays encore en vigueur.

Cary et Eva au bord du vide et de la mort, Cary et Eva dans le train couchette et le train qui entre dans le tunnel comme symbole ultime de ce qu'on n'a pas le droit de montrer ...

Alors pourquoi presque parfait? Parce qu'il faut garder une âme d'enfant pour croire en cette histoire un peu délirante et pourtant destinée à des adultes, alors ça tombe bien, c'est Noël demain!

Serval1
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le 24 déc. 2024

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