Une jeune américaine trouve la mort par strangulation dans la chambre qu'elle occupe chez un couple sans histoire, près de Genève. Le roman de Simenon a été transposé d'Amérique en Suisse, avec des dialogues signés Jean Anouilh. Davantage que l'identité de l'assassin, c'est la dégringolade psychologique du principal suspect et sa condamnation a priori par la petite communauté qui ne l'a jamais accepté (il est étranger, rajout par rapport au kivre). Le film est correctement réalisé par Molinaro dont les premiers films ne ressemblent en rien à sa future carrière dans la comédie. Jean Desailly est aussi remarquable que dans La peau douce de Truffaut et ce n'est pas peu dire. Jacques Monod est également de la partie, saisissant en juge d'instruction onctueux et obstiné. Un regret quand même : Alexandra Stewart n'a qu'un rôle très secondaire. La fin est un peu précipitée et confuse mais n'altère pas la mélancolie profonde qui imprègne le film comme une eau stagnante.