Khrouchtchev: The race has started. We need to start putting together a plan.
Kaganovich: How can you run and plot at the same time?



Dans la nuit du 1er au 2 mars 1953, après une beuverie avec ses sinistres sbires et sans avoir manqué de donner quelques recommandations d'un humanisme dont il avait le secret, Staline s’effondre comme une merde et dans sa pisse dans sa chambre de sa datcha hyper-super protégée. Le tyran n'a pas encore poussé son dernier soupir avant un aller simple vers l'Enfer que ses collaborateurs s'activent et se battent déjà entre eux pour avoir le poste suprême. Très vite, deux profils se distinguent, Beria, terrifiant ministre de la police et dirigeant des services secrets, tortionnaire psychopathe et violeur à ses heures perdues, et Khrouchtchev, moins psychopathe que le premier mais qui a largement de quoi se noyer sous le sang de ses propres victimes...


Adapté d'une bande dessinée française, ce film se veut comme une comédie noire sur un sujet qui s'y prêtait à merveille tellement que tout ce qui a tourné réellement autour de la mort du dictateur paraît d'une absurdité incroyable. Mais le film (comme la bande dessinée, mais celle-ci dans un degré nettement moindre !) n'en a profondément rien à foutre de la vérité historique (ainsi on a l'impression que Beria a été exécuté juste après les funérailles du "Petit Père des Peuples", oui parce spoiler c'est Khrouchtchev qui gagne à la fin !).


Ce ne serait pas gênant si l'ensemble était resté un minimum crédible, en particulier en ce qui concerne les connexions et les relations entre les divers protagonistes, qui sont exposées ici dans un tel foutoir général qu'on n'arrive pas à trouver la moindre lueur de vraisemblance psychologique.


Foutoir qui contamine l'intrigue elle-même et qui empêche d'approfondir quoi que ce soit.


Point de vue casting, il est inévitable que l'histoire et l'Histoire (avec un grand H !) font que ça ne soit pas d'autres personnages que Beria et Khrouchtchev qui se distinguent le plus et très largement. Il faut bien préciser aussi (et c'est le gros, le seul, point fort du film !) que dans ces rôles Simon Russell Beale et Steve Buscemi sont excellents. En dehors d'eux, seuls Olga Kurylenko, parce qu'elle est super-canon, et Jeffrey Tambor, en un Malenkov qui n'a pas inventé la poudre, réussissent à avoir quelques miettes. Autrement, très grande déception (mais là, c'est plus le scénario qui est à remettre en cause que l'acteur lui-même !) pour Michael Palin, le type qui arrivait quand même à se distinguer (ah, la chanson du bûcheron ou celle du sperme !) même face à des bulldozers comme John Cleese ou Graham Chapman, qui est quasi-inexistant ici en Molotov, le marteau ne frappant pas bien fort ici.


D'un sujet historique scénaristiquement formidable et qui se prêtait à merveille à une comédie noire (même si le fond est évidemment tragique, mais comme on dit la comédie n'est jamais totalement loin de la tragédie !), en ressort une comédie poussive, bordélique, qui ne parvient qu'à faire sourire que par le talent de certains des acteurs et par quelques bonnes répliques.

Plume231
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le 28 mars 2018

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