Le slow-mo c'est cool

L'affiche disait qu'il s'agissait du film le plus drôle de ces dix dernières années, et je dois reconnaître qu'il y a des lustres que je n'avais pas autant ri au cinéma.
Je n'ai pas lu la bande-dessinée (mais il faudra que je le fasse, rapidement !) et je ne pourrais donc pas comparer ce passage de l'écrit à l'écran, mais il semblerait que le tout soit très fidèle, le réalisateur ayant lui-même déclaré que c'était la première fois qu'il avait déjà tout le scripte sous les yeux.
Un film français, tiré d'une BD française, réalisé par un anglais, cela semblait un pari un peu fou et pourtant, ça marche. Cet humour si British malgré un casting international continue toujours de me tordre de rire, le sarcasme et le cynisme suintant par tous les pores de la pellicule.

La Mort de Staline est un film qui traite avec une fausse légèreté une thématique bien sombre et angoissante, qui mêle avec bravo le sordide et la drôlerie. On rit avec les personnages, on rit des personnages et pourtant reste toujours dans un coin de notre tête ce mal-être.
La légèreté de ce film, les situations cocasses, les éclats de rire aussi nombreux soient-ils ne détournent jamais notre attention du reste du film, de l'horreur qu'on voit se dérouler sous nos yeux, de la sauvagerie dépeinte au rouge vermillon sur la pellicule. Le film est peut-être drôle, mais il est aussi angoissant, même malsain. Aucun personnage n'est attendrissant, et là n'est pas le but de la caméra.

La Mort de Staline est un film étrangement actuel, et cela vous surprendra peut-être d'apprendre qu'il fut filmé avant l'élection de l'Orange Américaine, tellement ses dialogues font échos à nos journaux actuels.

En effet, La Mort de Staline est l'un des films les plus drôle que j'ai vu depuis des années. Il m'a également mis mal à l'aise, et c'est peut-être pour ça que j'en suis sortie aussi séduite.