Trois bons arguments m'ont donnés envie de voir ce film : une bande-annonce très drôle, des avis critiques positifs et Steve Buscemi.
Parce que j’adore vraiment Steve Buscemi et que malgré qu’il y tienne un rôle important avec quelques autres acteurs, au fur et à mesure du film, c’est Lui qui devient le plus important, qui prends la place par rapport à ses camarades et c’est tant mieux.
Je ne suis pas un spécialiste de l’Histoire de l’URSS, donc c’est en néophyte que je découvre ce film, qui heureusement, nous mentionne quelques précisions en ouverture, pour nous retranscrire avec une brutalité sadique et à la fois un charme rétro (on est en 1953) l’URSS.
Les décors sont magnifiques (le film fut tourné en partie en Russie) et démarre de manière atypique sur un concert ! Nous sommes le soir où Staline va mourir : un concert de musique classique passe mais peu avant la fin, Staline appelle la régie et demande avoir un enregistrement de ce concert, sauf qu’il n’est pas enregistré ! Alors les deux hommes en régie font en sorte que le concert soit réinterprété : histoire vraie ! L’humour est déjà bien présent à travers cette situation dingue, mais aussi par l’homme en régie qui as décroché le téléphone et eut Staline et est évidemment impressionné. Staline va mourir en écoutant ce concert un peu plus tard.
Le film démarre vraiment après sa mort donc et dans un processus détaillé (cette partie se déroule sur deux jours), on suit la découverte du corps par sa gouvernante, puis l’arrivée de ses conseillers (qu’on avait vu peu avant dans un dîner où le personnage incarné par Steve Buscemi disait des blagues). Et très vite, chacun d’entre eux y va de sa plaisanterie et aussi de son envie de succéder à Staline. Les dialogues sont crus (les références au viol m’ont vraiment mis mal à l’aise…), ciselés : Khrouchtchev incarné par Steve Buscemi est arrivé en pyjama camouflé par un costume vaguement mis par sa femme, ce qui lui vaut les remarques de ses « camarades », Staline s’est pissé dessus en mourant : là aussi, c’est prétexte à rire, de même que le déplacement de son corps jusqu’à son lit.
Les personnages envoient constamment des perles, c’est vraiment très drôle.
Mais les personnages comme Khrouchtchev sont très drôles, il y en as un qui l’est beaucoup moins : le Méchant du film : Beria, qui veut succéder à Staline, qui est un violeur (ça nous est heureusement que suggéré) et meurtrier sadique, sans scrupule, qui veut éjecter à tout près Malenkov, très vite promu remplaçant de Staline.
Staline n’est pas encore mort, mais pour avoir des nouvelles de son état : il faut un ou plusieurs médecins : « Mais ils sont morts. », il en reste que six à trouver toute la Russie.
La fille de Staline : Maria les taille en pièces, de façon mémorable. Staline se réveille peu après (rendant fou Beria) mais meurt, cette fois ci pour de bon.
Et alors que le fils de Staline : Vassili est un alcoolique notoire qu’il faut chercher à tout prix alors qu’il est à un match de hockey.
La suite, jusqu’au final; mais je trouve très juste (qui est vrai en plus) est l’organisation du nouveau gouvernement (respecter ou pas les volontés de Staline ?), ses funérailles et des trahisons (arrive notamment Jason Isaacs, qui joue Joukov à la tête de l’armée rouge). Le film devient plus sérieux, mais les réparties ciselés (à contre-courant de la scène elle même) sont toujours là. Et le final, lui, va vite, très vite.
J’ai vu le film, comme toujours en version française : bien que je ne connaissais pas toutes les voix, mais en ai reconnu une bonne partie, les comédiens ont été parfaitement choisis, à commencer par
Hervé Bellon, tout bonnement excellent sur Steve Buscemi : son personnage, sa gouaille (parce que Hervé Bellon à doublé plusieurs fois James Woods connu pour sa gouaille), sa franchise : c’était la première fois que j’entendais Bellon sur Buscemi et j’espère qu’il va de nouveau le doubler, parce que c’est vraiment parfait. Anatole de Bodinat est un autre excellent choix pour Vassili (notamment son discours lors des funérailles de Staline comparant les russes à des « oursons » ! ). Feodor Atkine, sur un Jeffrey Tambor en retenu, est très bien aussi.
Outre le doublage français excellent, l’histoire passionnante et jusqu’au boutiste, la réalisation étonnamment caméra à l'épaule, qui aurait pu être plus calme, mais peut être était ce pour saisir l’urgence des actions, des faits, des dialogues en or et des acteurs évidemment avec des gueules bien choisis (et assez ressemblantes aux personnages qu’ils incarnent), toute fois, je pensais que le film aurait été plus drôle et encore une fois ses évocation de viol : par exemple de femmes de traîtres qui ont été violées pour faire libérer leurs maris, m’as vraiment mis mal à l’aise.
A revoir peut être un jour, rien que pour Steve Buscemi, Michael Palin et Jason Isaacs.

Derrick528

Écrit par

Critique lue 40 fois

D'autres avis sur La Mort de Staline

La Mort de Staline
PatriceSteibel
9

Reservor Dogs au Kremlin

L’union Soviétique vit sous le joug de Staline depuis 30 ans quand il succombe ce 2 mars 1953 foudroyé par une attaque cérébrale. Durant les jours qui suivent sa mort tandis que se préparent des...

le 6 avr. 2018

32 j'aime

2

La Mort de Staline
Plume231
4

"Long Live Stalin" !!!

Khrouchtchev: The race has started. We need to start putting together a plan. Kaganovich: How can you run and plot at the same time? Dans la nuit du 1er au 2 mars 1953, après une beuverie avec...

le 28 mars 2018

28 j'aime

4

La Mort de Staline
Cinephile-doux
5

Noir délire

Paru en 2 tomes chez Dargaud, La mort de Staline est une excellente BD, à l'humour ravageur, qui raconte, entre vérité historique et fiction crédible, le chaos temporaire qui suivit la disparition du...

le 1 avr. 2018

15 j'aime

2

Du même critique

Love Sux
Derrick528
7

Retour aux sources

Avec le single "Bite Me" sorti il y a quelques mois : un son bien pop-rock et un clip qui nous rappelait les bonnes années 2000, il était clair qu'Avril Lavigne allait revenir à ses sources, à ce qui...

le 25 févr. 2022

3 j'aime

Un Cas pour deux
Derrick528
7

Matula et les avocats

Je n’aime pas faire des critiques sur une œuvre qui n’est pas terminée – au moment où j’écris ces lignes, « Un cas pour deux » est toujours en tournage, donc je vais centrer cette critique sur la...

le 22 juin 2022

3 j'aime

Pinocchio
Derrick528
7

Disney Classic 02 : Le nez du pantin

Je savais déjà pas mal de choses sur Pinocchio grâce au livre, ayant appartenu à mon père, que j'avais lu une ou deux fois petit. Je ne me souvenais plus de Jimmy Cricket et du final dans le...

le 29 oct. 2021

3 j'aime