Si on ne parvient pas à se passionner autant qu'espéré pour ce sombre polar ayant la particularité d'offrir le premier rôle à l'assassin, celui-ci reste pour autant digne d'intérêt. Belle mise en scène, belle photo, seconds rôles souvent de qualité et interprétation hors-pair d'Humphrey Bogart : le suspense fonctionne, et bien que les réponses apportées dans les cinq minutes paraissent en définitive évidentes, le scénario reste suffisamment bien ficelé pour que l'on s'interroge sur le « pourquoi du comment » jusqu'à la fin.
L'autre grande force du film, c'est de rendre presque attachant ce personnage meurtrier, de plus en plus dévoré par le doute et (inconsciemment?) la culpabilité, à l'origine des plus belles séquences du film. Dommage que la tension retombe à plusieurs reprises, notamment en milieu de parcours, Curtis Bernhardt donnant un peu trop la part belle à des sous-intrigues plutôt mineures. Mais qu'importe : « La Mort n'était pas au rendez-vous » s'avère un beau moment de cinéma, souvent intense et intrigant : à découvrir.