A bout de course
Avec "After dark, my sweet", on est dans le cas de figure du film découvert au mauvais moment, dans des conditions défavorables. En effet, après une journée de travaux de jardin assez fatigants, je...
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le 10 juin 2020
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Avec "After dark, my sweet", on est dans le cas de figure du film découvert au mauvais moment, dans des conditions défavorables.
En effet, après une journée de travaux de jardin assez fatigants, je me suis posé devant le film de James Foley en croyant lancer un bon vieux thriller nineties pas trop exigeant, avec de l'action, du rythme et du suspense. Or je suis tombé sur un film noir intimiste, avec très peu de personnages, beaucoup de psychologie et un tempo lent...
Du coup je n'ai pas profité du spectacle à sa juste valeur, luttant pour ne pas m'endormir à plusieurs reprises, alors que cette adaptation de Jim Thompson vaut sans doute beaucoup mieux. On le devine à travers le choix de deux anti-héros assez atypiques, que l'on découvrira plus complexes qu'ils n'en ont l'air, à l'image du boxeur loser à la voix douce, ou de la jolie veuve très portée sur la bouteille.
J'écris "jolie veuve" mais le choix de Rachel Ward, vedette de la série "The thorn birds" ("Les oiseaux se cachent pour mourir" en VF) fait partie des aspects qui ont contribué à me laisser en marge du film : trop âgée, trop maigrichonne, trop quelconque, la comédienne britannique n'a pas à mes yeux les arguments pour justifier l'obsession du Kid Collie à son égard.
Un Collie campé par un Jason Patric convaincant, qui s'est façonné pour l'occasion une démarche impayable, dégaine chaloupée et petit pas en regardant ses chaussures.
A noter au passage une scène de sexe très crédible entre Rachel Ward et Jason Patric : c'est assez rare pour être souligné, d'autant que techniquement on ne voit rien, ce qui n'empêche pas la séquence d'être torride.
Le duo central est complété par le toujours impressionnant Bruce Dern, dont on peine lui aussi à saisir la véritable nature, entre chef de bande manipulateur et petite frappe dépassée par les événements.
Suivant la trame du roman de Jim Thompson, le scénario s'articule autour d'un enlèvement d'enfant : une intrigue intéressante sur le plan psychologique mais assez avare en rebondissement, hormis lors de son dénouement original et réussi.
Globalement, voilà donc un néo-noir plutôt recommandable, qui manque surtout d'un peu de punch pour décoller complètement - même si ce tempo nonchalant lui confère un certain charme.
J'essaierai donc de lui redonner sa chance dans quelques années.
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le 10 juin 2020
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