Je n'ai pas lu le roman de Louis Bromfield d'où est tiré le film par conséquent je serai très à l'aise avec les libertés prises par le scénariste. Etant donné les nombreuses critiques très négatives de ce film, j'ai pris le risque d'acheter le DVD…
Eh bien, je ne regrette pas car le film m'a intéressé et même intrigué. Dès le début, Lana Turner, en femme fatale, petit animal égoïste et sans scrupule qui ne s'est mariée que pour acquérir un titre de noblesse face à un mari qui s'est marié uniquement pour la fortune de sa femme ne peut laisser indifférent. Si on rajoute le contexte exotique d'un petit état indien avec une Maharani despotique mais profondément humaine ainsi que la présence d'un médecin hindou, beau comme un dieu (R. Burton), protégé de la Maharani, on se dit qu'on a les ingrédients d'un mélange potentiellement dramatique.
Et effectivement, les gens vont se découvrir et se révéler ou bien se démasquer. Le face à face où Maharani et Lana Turner expriment, poliment, courtoisement leur haine et leur mépris réciproques vaut son pesant de cacahuètes. Il en est de même lorsque le docteur safti (Richard Burton) déclare froidement à Lana Turner qu'il a préféré soigner 100 indiens qui en avaient besoin plutôt que de s'occuper d'elle seule, en dit long sur les priorités des uns et des autres.
Ok, ce n'est pas un très grand film mais c'est un film qui vaut la peine d'être vu ne serait-ce que pour les contrastes saisissants Inde-Occident entre un médecin qui fait passer le peuple dont il est issu bien avant sa petite personne et des occidentaux essentiellement préoccupés par leurs petites personnes ou par leurs petits intérêts.