Un scénario qui commence bien (une mutante qui s'évade de son labo et veut se reproduire au plus vite, et une équipe de scientifiques en tous genres lui court après), une créature en proie au doute sur son existence dans les premiers instants (elle a peur de tout, et surtout d'elle-même...), et un casting étonnamment étoilé (Ben Kingsley, Michael Madsen, Alfred Molina, Forest Whitaker...), vraiment La Mutante avait l'air d'une série B si soignée qu'elle tire sur la série A. Mais voilà, on a déchanté à mi-film et surtout à la fin. L'aspect moral de la créature s'évapore vite, de même que les petites notes d'humour qu'elle distillait (quand elle essaie de faire du shopping), pour ne laisser que la vilaine bébête meurtrière sans état d'âme qu'il faut absolument tuer, dommage. Si l'on trépignait en voyant quelques bribes de la créature finale dans les flashes-forward (dont le design a été confié à H. R. Giger, le "papa" de la créature xénomorphe d'Alien), on a l'impression de s'être fait avoir par le résultat guignolesque dans le final du film, comme un brouillon raté du Huitième Passager, sans compter sur les effets spéciaux plus que mal faits (le numérique est particulièrement épouvantable). Pour ce qui est du casting, il est ce qui tient encore le plus droit dans La Mutante, ses acteurs étant corrects et les rôles des scientifiques étant très diversifiés (un psy, un biologiste, un médium, un agent secret...). On ne pourra pas éviter de remarquer toutes les allusions sexuelles (parfois légèrement torrides, l'actrice ayant été choisie visiblement en ce sens) qui constituent un attrait chez bon nombre de spectateurs (quand on en discute, cela revient souvent...). Outre les scènes de "reproduction" assez violentes, on a surtout vu passer la grande paire de Robert que Giger a choisi d'inclure à la version finale de la créature, qui nous a convaincu que cela n'est pas là - en gros plans - par hasard... Dommage que cela soit si gamin (en gros plastoc, et avec des tétons qui ressemblent à un dessin d'enfant), car on croit à une mauvaise farce (rendez-nous le xénomorphe...). A voir le final bancal, on ne sait pas vraiment si l'on va continuer la saga, malgré le beau démarrage, le casting alléchant et le potentiel de la créature qui composaient ce premier volet. On commence La Mutante comme une série A, on le finit proche de la Z...