Bonjour ! On se retrouve encore une fois pour critiquer un film dont on se serait bien passé, issu d'une franchise qui enchaîne les volets pour le fric.
Ça annonce la couleur hein ?
Rendez vous en Roumanie où après un début bien mystérieux, nous faisons la connaissance du personnage le plus inutile de l'histoire, j'ai nommé : Père Beurk ! (pardon, Burke. Pour ma défense, ça se prononce pareil.) Tout ce que vous aurez à retenir de lui, c'est qu'il a un passé torturé comme bagage (pauvre bichon) parce qu'il n'a pas sauvé un gosse des lésions causées par un démon particulièrement réfractaire à l'exorcisme. En gros, voilà. Il se coltine son fantôme tout le film, donc il n'a pas trop de temps à accorder à notre démon.
En deuxième place, voici Maurice ! Oups, on dirait que je viens de spoiler. glousse comme une dinde, pardon "Frenchie" qui est une belle caricature de l'athéiste-don juan-poule mouillée-séducteur qui n'hésitera pas à jeter son dévolu sur Irène, la jolie presque-nonne (et une Mary Sue en puissance, mais chuuuut) qui va faire tout le boulot.
C'est à peu près tout pour notre trio. Et tout ce beau monde va se sentir pousser des ailes face à un couvent hanté par un puta*n de démon, quitte à y risquer leur vie parce que "il faut bien que quelqu'un s'en charge." Mouais.
En ce qui concerne la peur, eh bien je la cherche encore, car on assiste encore et toujours aux mêmes plans, aux même techniques pour susciter le frisson, qui sont devenus des codes tellement usés jusqu'à la corde qu'on n'est même plus surpris. (j'étais capable de prédire les apparitions du démon, serais je la nouvelle madame Irma ?) Parmi lesquels : travelling et apparition du démon tout au fond de la scène sans effet musical et sonore, je te pose la main sur l'épaule et je disparais, silhouette fantomatique qui disparaît dans le brouillard...
Au bout du compte, je crois que le film aurait pu fonctionner si les personnages avaient des réactions un peu plus cohérente. Si l'on souhaite faire peur au spectateur, il vaut mieux qu'il puisse s'identifier à eux. C'est pour cette raison que les films d'horreur se déroulant dans notre monde, s'en prenant à des familles pouvant ressembler aux nôtres nous effraient tant. On se met à leur place, on perçoit un autre point de vue de notre environnement où le foyer, habituellement sécurisant, devient une menace.
Parfois, ce film m'a donné envie de hurler sur mon écran (mais je ne l'ai pas fait, parce qu'il était une heure du matin) tant les personnages sont bêtes. Qui irait poursuivre un petit garçon qu'il a vu mourir il y a des années en pleine nuit ? Qui suivrait l'apparition évidente du fantôme d'une nonne traînant son nœud coulant dans un cimetière ? Je vous jure, à la fin j'avais davantage d'empathie pour le démon que notre trio d'andouilles.On vogue d'incohérences en incohérences sans trop savoir où le réal nous emmène et c'est très déstabilisant : pourquoi les nonnes se sont fait rekt par Valak en trois minutes alors que nos sous doués à la foi vacillante se promènent sans problème dans le château ? Pourquoi le démon, qui semble surpuissant tout le film, décide subitement d'étrangler ses victimes ? Pourquoi une bombe a rouvert la porte vers l'enfer ? On parle du royaume des ténèbres, pas d'une fondation un peu fragilisée ! Pourquoi Frenchie revient risquer son c*l pour deux personnes qu'il ne connaît pas ? Pourquoi les apparitions de nonnes sont anéanties d'une balle en pleine tête ? C'est un film de fantômes ou de zombies ?
Oh et par pitié, laissez place à l'anecdotique, pourquoi vouloir tout justifier dans un film ? Chaque fois que les personnages évoquent quelque chose, tu sais que ça va être réutilisé plus tard et ça tue tout le suspense ! Quand Irène évoque son foutu "Marie montre la voie" tu SAIS que ça va revenir dans quelques minutes et tu grinces des dents quand ça arrive.
Ah, et qui est le monteur du film ? Non parce que le moment de la possession de Maurice qui nous est caché pour mieux nous faire tomber la mâchoire à la fin du film est juste dégueu. On voit Valak et Momo ouvrir la bouche en gueulant. Cut. Deux minutes plus tard il sauve Irène. Heu, il s'est passé quoi là ? On sait qu'ils n'en sont pas restés là ou qu'ils n'ont pas échangés un baiser passionné. On nous prend pour des abrutis ? Du coup, la fin tombe comme un cheveux sur la soupe, dommage.
Je terminerai mon lynchage en évoquant la très mauvaise utilisation du démon. On en apprend pas plus sur lui, si ce n'est comment il s'est retrouvé sur Terre : ouah, un rituel de magie noire... du jamais vu. En même temps, on se doutait bien qu'il n'était pas là pour passer ses vacances. Donc, démon qui se contente d'apparaître dans les couloirs pour faire peur (Oh ! Une forme sombre et sinistre. Je tremble.) et retourne chez sa mère comme un gros cassos parce qu'en sa qualité de démon, il n'était pas FICHU de comprendre qu'il n'avait pas tué Irène. Pourtant, dans Conjuring 2, on insiste bien là dessus, c'est un démon, pas un esprit ayant autrefois été humain. Le démon ne peut pas comprendre les sentiments humains, il est cruel, impitoyable, démoniaque (gnié). Pourtant, on ne ressent rien de tout ça, Valak ne se distingue pas des autres apparitions de la saga.
Pour conclure, je suis choké et déssu de ce spin off. Au vu du matériel et du cadre (sublime), il y avait vraiment moyen de faire quelque chose de meilleur. Pour finir sur une note positive, big up à la scène d'intro et ses chants glaçants en plus du plan du démon qui avance dans ce couloir, à l'idée du sang qui se répand de plus en plus et au plot twist concernant les soeurs du couvent (prévisible, mais stylé.)