J'ai commis le péché d'hollywoodisme au visionnage de O' Horten : j'ai d'abord cru y voir un film qui ne savait où placer sa naïveté, dramatique par son histoire et nous dirigeant par la musique et le style vers la voie d'une candeur incompréhensible. Il m'a fallu attendre que plus de la moitié du film se soit écoulée pour commencer d'y voir un sentiment nouveau que je vais appeler "empathie amusante", la vie vue à travers le prisme de la gentillesse d'un vieil homme dont la vie est chamboulée, une ode aux paroles simples qui est un vrai poème d'insouciance pour qui sait l'y lire.
C'est encore la vacuité de l'œuvre que je dénonce, car si elle laisse une place piquante à l'absurde, elle tient difficilement le rythme pour l'épanouissement du scénario et nous laisse à chaque plan avec une sensation d'insatiété. Mais tout dans sa façon est poétique : la musique inspirée, l'interprétation par Baard Owe, et jusqu'au côté inexplicable de ses péripéties insensées. Pas forcément très lisible mais d'une extrême joliesse.
Quantième Art