Alors: C'est pas mauvais, mais c'est pas bien non plus.
(On sent la critique qui commence bien, hein?)
Si il faut soutenir et apprécier les premiers films français qui lorgnent vers le genre, il faut aussi le dire quand ceux-ci se contente de lorgner sur le genre, ne savent pas comment l'investir, et font au final, ben, trop « Cinéma français ».
Et là, avec La Nuée, on est face à un film qui non seulement est très balisé dans sa construction, mais surtout duquel on pourrait retirer l'argument du film de genre sans que ça change grand chose : on se retrouverait juste avec un drame social où une mère célibataire se saigne (ici au sens propre) pour faire tourner son bizness et perd pied avec le monde, son entourage, ses gosses. Le tout finissant sur un feu purificateur et la libération des rancoeurs et du non-dits (sous la forme de la-dite nuée, donc). L'argument du genre ne sert que comme symbolisme lourd, qu'à surligner ce qu'on aurait compris sans, alors que cette dimension symbolique ne devrait être qu'un sous-texte, qu'une grille de lecture.
Et si c'est pas mal fait, si ça lorgne sur une dimension très corporelle qui évoque Cronenberg, et aussi, gentiment, vers le film d'attaque animale (sans franchir le pas du film catastrophe ou d'horreur, ce qui nous amène à l'autre problème du film de genre français: Qui s'arrête quand il devrait commencer...), hé ben on reste sur sa faim, tant il y aurait eu matière à faire mieux.
Bref, c'est un drame qui se double d'un argument «genre» quand on attendait un film de genre qui se double d'un drame.