Je ne considère pas ce film comme un chef-d’œuvre, loin de là. Plutôt une immersion totale dans le monde du cinéma et plus généralement du PAF. Personnellement j'en ai eu l'envie, y ai fait mes débuts dans le monde du travail, mais l'arrière goût de la soupe m'a refroidi au plus haut point.
Que de crabes dans ce panier, de personnalités différentes tantôt déprimées, amoureuses, alcooliques, joviales, passionnées. Truffaut, dont je ne suis pas plus fan que ça, dépeint de façon admirable tous les tracas (les emmerdes) qui peuvent découler d'un tournage, la vraie vie derrière une fiction en cours d'élaboration. Le soucis principal de ces fictions : elles sont le fruit d'une multitude de protagonistes, plus ou moins stables et impliqués, les génériques de fin (parfois de début) sont là pour le rappeler, à bon escient, bien évidemment.
Dans "La nuit américaine" (procédé qui consiste à placer un filtre obscur devant la caméra pour faire illusion de nuit en plein jour) dont le titre a joué quelque peu, j'en suis persuadé, quant à l'obtention de l'oscar du meilleur film étranger, les acteurs en prennent plein la poire.
A travers Jean-Pierre Léaud immature et détestable à souhait, Jacqueline Bisset fragile et manipulable, Valentina Cortese alcoolique ingérable. Seul Jean-Pierre Aumont fait figure de gars sympa, avec une fin tragique (" ah mais il faut continuer le film")
Truffaut donne les beaux rôles aux techniciens et aux créateurs, les véritables passionnés que font ressortir le film, et se donne le meilleur (avec Nathalie Baye). Un peu trop manichéen à mon avis, mais bon, il n'allait pas prendre une autre orientation.
Evidemment, la production en prend pour son grade et là je dois dire mon approbation, quand bien même sans production il n'y aurait pas de film, et oui !