Ils viennent te faire couiner, Barbara.
Bon, je l'ai revu encore une fois pour voir si mon opinion a évolué.
Je l'ai apprécié davantage, ce qui m'a le plus frappé lors de ce second visionnage [note: ce texte date environ de l'époque de mes dix-huit ans] c'est l'éclairage.
L'éclairage? C'est juste parce que lors de certaines scènes, en ajoutant le fait que le film soit en noir et blanc pour des raisons économiques, on ne peut s'empêcher de penser à Le Cabinet du docteur Caligari, La nuit des morts vivants a un côté expressionniste que je n'avais pas du tout appréhendé à 16 ans.
Ajoutons le jeu plus que correct de certains acteurs si l'on considère qu'ils sont amateurs pour la plupart
(coup de cœur pour Johnny, le frère cynique aux airs de dandy qui se moque des conventions et du sacré. Il doit rester cinq minutes à l'écran mais il laisse une sacrée impression.)
Barbara m'a paru beaucoup moins saoulante que la 1ere fois, même si le fait qu'elle reste passive soit un peu sexiste. Les femmes dans ce long-métrage ne font pas grand chose à part causer des ennuis, détail que le remake de Savini (1990) a rectifié. Cependant, pour contrebalancer cette discrimination, on trouve dans cet original un des premiers héros afro-américains du ciné US. Ça rigole moins.
L'ambiance et le ton sont irréprochables, la tension monte petit à petit et on réalise en même temps que les persos — en voyant arriver les non-morts au compte goutte, puis en masse — que la la situation est critique.
Un huis-clos se met en place très vite, ce qui laisse la place à l'imagination pour se figurer les problèmes extérieurs à peine évoqués. Incroyablement efficace.
Des broutilles ont mal vieilli (la musique, certains raccords...) mais les thèmes abordés, son efficacité et sa simplicité font de ce long-métrage un classique intemporel.
Quant aux défauts, ne vous inquiétez pas, y en a assez pour se faire plaisir.