Véritable film culte, précurseur du genre et encore aujourd'hui indémodable, La Nuit des morts-vivants est une œuvre que l'on pourrait qualifier d'importante dans le 7e Art. Réalisé à une époque où l'Amérique devenait de plus en plus violente par un jeune réalisateur à peine sorti de l'école de cinéma, George A. Romero, le long-métrage emprunte autant d'éléments issus d'œuvres filmiques ou littéraires (notamment "Je suis une légende" de Richard Matheson) qu'il ne constitue une base pour le film d'épouvante.
Tourné en noir et blanc et avec un budget très serré, le film nous entraîne dans un cauchemar filmique inébranlable, mélange inouï d'assaut westernien et d'horreur pure où une poignée d'Américains moyens reclus dans une maison située en pleine cambrousse va lutter contre l'attaque d'une dizaine de morts-vivants assoiffés de sang. Débutant sur les chapeaux de roue, le film continue sur sa lancée en instaurant autant de suspense et de tension que de moments de bravoure dynamisant avec efficacité ce récit original.
Personnages travaillés, jeu d'acteur plutôt soutenu pour l'époque, cadrages et mise en scène exemplaires et musique étourdissante s'ajoutent aux qualités de ce film intemporel qui en inspirera des centaines d'autres après lui. Seul un fou pourra critiquer les effets spéciaux datés et certaines scènes d'action peu crédibles, La Nuit des morts-vivants étant tout simplement un pamphlet nihiliste et désespéré aussi effrayant qu'éblouissant que tout bon cinéphile se doit absolument de contempler.