J'ignorais encore jusqu'à tout récemment que l'original datait des 60s, je connaissais seulement son remake par Tom Savini que j'ai regardé avec mon père en VHS à l'époque.
Forcément, si on a une cinéphilie un peu étoffée, on ne résiste pas à l'envie de comparer la proposition de ce Night of the Living Dead avec notre perception du zombie moderne. Et c'est amusant de réaliser qu'on essayait encore d'expliquer scénaristiquement le phénomène mor-vivant à l'époque. Visuellement, ils font peur par la mise en scène plus que par l'apparence : les zombies ont une mine bien moins cadavériques que ceux dont on a l'habitude de nos jours. Romero et son équipe se servent habilement de la pénombre et des tons high-key/low-key pour déranger le spectateur.
Dans le tas de visions malaisantes que projette le film, je retiens le festin des zombies qui suit immédiatement l'explosion d'un véhicule. C'est bourré de plans serrés sur les organes, sur les intestins ... dont nos cadavres ambulants se gavent.
Les morts vivants sont aussi bien moins bêtes que ce qu'on a pu voir dans les fictions mainstream depuis ces 10 ou 20 dernières années. Par exemple, ils ont le réflexe d'attraper une pierre ou une arme improvisée pour attaquer.
Je dois enfin évoquer le Set up/pay off de l'oeuvre. Certes, il est prévisible pour un spectateur d'aujourd'hui, mais je ne peux qu'imaginer le choc que ça a dû être aux yeux des gens qui ont vu ça en 1968.
Ce final terriblement nihiliste vient s'aligner avec celui de The Mist chez Frank Darabont.