S'il est aujourd'hui connu comme le loup blanc, vous devez savoir que ce film n'est devenu culte qu'avec le temps et son exploitation dans les salles de cinéma de minuit. Le premier film de Romero s'apparentait plus à une œuvre d'étudiant qu'à un véritable long métrage à cause de son faible budget et de l'aspect documentariste quasiment amateur de la réalisation. Mais c'est justement cela qui en faisait la force, cette mise en scène fauchée à la limite du documentaire apportait une véracité stupéfiante au film et le noir et blanc lui conférait une intemporalité bienvenue qui le rend toujours d'actualité aujourd'hui. Si La Nuit des morts-vivants a instauré l'image de zombie telle qu'on la connait de nos jours, il a aussi profité de ce thème pour traiter d'un sujet brûlant à l'époque, le racisme (En effet ce n'est pas un hasard si le héros est noir et s'il est poursuivi par des zombies...blancs), le film transpire la satire sur la ségrégation par l'abrutissement de la masse transformée en zombies cannibales. De part l'efficacité de sa mise en scène qui mise davantage sur l'authenticité que sur l'esbrouffe, de part l'invention du zombie contemporain et de part le double discours anti-raciste qui sous-tend l'intrigue, La Nuit des morts-vivants est entré dans la légende du cinéma en devenant un classique indémodable du genre horrifique. À voir et à revoir sans modération.