La nuit du 12 débute avec des scènes assez fortes et très situées ce qui n’enlève rien, au contraire, à leur charge psychologique et émotionnelle. Comme dans un bon polar elles sont associées aux plaisanteries potaches des enquêteurs et adoucies par elles.
On se dit qu’on a tous les ingrédients, c’est presque si on ne serait pas rassuré de retrouver tous les clichés du genre (le flic désespéré, le flic idéaliste, la jeune assassinée au passé et à la vie sentimentale complexes, les suspects dont les reparties sont réussies mais peu réalistes et j’en passe).
Ici vous pouvez spoiler !
Résultat des courses: l’enquête patine mais le remède idoine ne tarde pas à venir: les hommes font du mal aux femmes donc la moitié de l’humanité a possiblement foutu le feu à Clara. Il faut quand même avoir un certain culot pour exécuter une telle pirouette et faire oublier que le film n’est pas abouti pour en plus s’en tirer avec les honneurs ! Ainsi, si le film ne respecte pas vraiment les codes du genre, afin de nous montrer que les choses ont quand même évolué depuis la nuit du 12, on fait rentrer deux personnages féminins solaires au milieu des soudards de la PJ, histoire d’illuminer ces mâles recuits aux quinquets de taverne et le gentil Yohan troque le vélo de piste pour se lancer dans l’ascension des montagnes (métaphore altitudinale hautement élevée).
Mais ce n’est pas parce qu’un film est dur et qu’il s’insurge (et encore avec une tiédeur assez lénifiante) contre la violence faite aux femmes qu’il est bon, c’est pourquoi la nuit du 12 ne m’a pas convaincu.
On peut néanmoins concéder que tous les acteurs sont justes, même les rôles les plus secondaires, ce qui n’est pas si fréquent et qu’on apprend avec intérêt le rôle, les missions, les interactions avec la justice de la police judiciaire.