Simple et efficace.
Ce polar qui s''inscrit dans le néo-noir ne raconte rien de nouveau mais prend d'emblée le spectateur en contrepied : l'enquête que nous allons suivre restera non élucidée.
Ce qui nous intéressera alors sera le déroulement de l'enquête et plus particulièrement la vie des fonctionnaires de la police judiciaire. Notamment d'un binôme composé du désormais capitaine Yohan et de son collègue Marceau.
L'intrigue se déroule en Savoie, est filmée en toute austérité. Viendra rompre cette atmosphère morose l'excentricité des différents suspects du meurtre de la jeune Clara.
Second décalage, celui du duo d'enquêteurs. La misanthropie, le dégoût, la rage de Marceau se fracasse sur l'effacement, le recul et la minutie de Yohan. L'effacement de l'enquêteur atteindra son paroxysme lors ce cette remarque scène dérangeante, faisant penser à la uncanny valley, où le visage des différents suspects épouseront les uns après les autres, son visage.
La nuit du 12 présente la chronophagie du métier de la PJ ou de la justice. Où les heures supplémentaires "seraient payées dans un monde normal". A ce premier discours sur les conditions de travail et le manque de moyen, advient un second, féministe, un peu appuyé, mais qui déstabilise tout autant : "Il y a un problème entre les Hommes et les Femmes."
Le spectateur averti de l'impasse contemplera celle que saura finalement briser le protagoniste, solidement campé par Bastien Bouillon, de la métaphore du vélodrome au Col de la Croix-de-Fer.