Les dialogues et le jeu d'acteur manquent cruellement de crédibilité.

On s'étonne de ces gens qui s'émeuvent exagérément pour des choses très banales, comme le fait de ne pas réussir à résoudre une enquête, ce que l'enquêteur prend avec une certitude injustifiée pour une faute personnelle.

Cette mère complètement hystérique, qui n'arrive pas à faire son deuil au bout de trois ans, qu'on doit voir comme naturel.

Cette amie d'enfance qui s'énerve aux larmes qu'on lui demande si son amie a pu coucher avec un suspect dans l'affaire, et on doit penser que le comportement de l'enquêteur est grave, alors qu'il est parfaitement justifié par les besoins de l'enquête puisque coucher avec quelqu'un peut entraîner de la jalousie par la suite.

Les dialogues sont écrits étrangement, du genre qui sonnent bien dans la tête mais pas dans la réalité. On est sans cesse dérangé par le robotisme des acteurs et par leurs répliques sorties d'une imagination qui sonne souvent un peu stupide ou manque de subtilité.

Je me sens angoissé tout au long du film, pas parce que le film a clairement vocation à être angoissant, mais juste parce que je suis mal à l'aise face à ces simili-humains, si sérieux et robotiques.

Les propos sur le patriarcat ne volent pas bien haut. Cet essentialisme porté sur les hommes montre une grave absence de subtilité. "C'est peut-être fou, mais quelque part c'est comme si tous les hommes l'avaient tuée".

Ce genre de discours est très grave, il faut qu'on ne sache plus discerner le moral de l'immoral pour avoir besoin de simplifier la réalité à ce point. Et à quel point le coeur de ceux qui acceptent cet essentialisme doit être noir me plonge dans une profonde solitude. L'essentialisme n'est pas l'apanage de la droite politique.

On s'arrête au constat que "quelque chose ne va pas entre les hommes et les femmes" sans jamais s'intéresser à ce qui en est l'origine. En 2022 c'est grave d'être aussi en retard sur le plan anthropologique. À la fois l'essentialisme et s'arrêter au constat. Surtout quand on fait un film à ce propos. Le consensus positif qui entoure ce film est une autre source de solitude.

Fallait-il attendre 2022 pour observer que certaines femmes aiment les hommes apparemment mauvais ?

AfroGod
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le 26 mai 2024

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